Transsibérien

Le transsibérien n’est pas un train mais un réseau  de chemin de fer traversant quasi l’intégralité de la Russie de Moscou à Vladivostok. Il fait plus de 9000 km.  Il existe plusieurs agences qui proposent des voyages sur le transsibérien mais elles sont généralement très chères et affrètent bien souvent des trains de compagnies privées. Les trains qui circulent dessus sont des trains normaux empruntés quotidiennement par les locaux (et beaucoup de touristes en été !). Une branche du transsibérien se sépare vers le sud et traverse la Mongolie pour finir en Chine : le transmongolien. J’ai suivi cet itinéraire.

Pour la préparation, je n’ai pas fait grand chose à part voir si les arrêts possibles pouvaient avoir une intérêt pour moi et définir mon temps de trajet. Au niveau administratif, je n’avais que les démarches pour les visas à faire (cf les parties “visas” des pays concernés).

Itinéraire et billets :

Au départ, j’avais prévu de faire Moscou – Oulan Baatar – Pékin avec un arrêt à Iekaterinbourg, Novossibirsk et Irkutsk. Mais avec mon problème de visa (voir “visa Russie“), j’ai du supprimer les stop à Iekaterinbourg et Novossibirsk et me résoudre au trajet suivant : Moscou – Irkutsk pour la partie transsibérien, Irkutsk – Oulan Baatar – Pékin pour le transmogolien.  J’ai réservé mes billets dès que j’ai obtenu mon visa, en décembre soit à peine deux mois avant mon départ. L’étape Moscou – Irkutsk étant un trajet intérieur, j’ai pu acheter en ligne directement sur le site des transports russes, RZD. Ils ont une version anglaise et on peut même choisir son emplacement lors de la réservation. En s’y prenant à l’avance, on peut avoir des wagons relativement vides, ce qui peut laisser pas mal de choix. “On s’en fout. Une cabine, c’est une cabine” tu vas me dire. Et tu auras raison, sauf que : le choix de la couchette haute/ basse peut avoir son importance aussi ! Surtout en 3ème classe, celle que j’ai prise. La 1ère classe, c’est une cabine fermée avec deux couchettes. Il y en a très très peu. La 2nde classe, toujours cabine fermée mais quatre couchettes, deux basses, deux hautes. La 3ème classe, pas de cabine, que des compartiments ouverts avec deux couchettes de part et d’autre : basse et haute. Dans le couloir (on peut dire passage à ce niveau), deux couchettes supplémentaires basse et haute. Ce qui fait une petite soixantaine de couchettes (54, à priori) par wagon. Avoir une couchette dans le couloir, c’est bien la galère et pour les couchettes hautes, il faut être souple parce que pas d’échelle, il faut escalader sur les montants (bien que j’ai vu une vieille y monter sans problème) et ne pas être trop gros ni claustrophobe. Il y n’a pas beaucoup d’espace entre le plafond et la couchette. La meilleur place est la couchette du bas. J’ai pu trouver une couchette basse, février étant la très basse saison pour les touristes, il y avait énormément de place. Le billet m’a coûté un peu plus de 120 €. Les numéros de trains étaient fixes suivant la destination et l’horaire ce qui était assez pratique pour trouver le bon train.

Pour l’étape Irkutsk – Oulan Baatarr, je n’ai pas pu la réserver sur le site RZD vu que je passais la frontière et je suis passé par une agence locale, VisitRussia.com. J’avais fait pas mal de recherche et c’était l’agence qui prenait le moins de commission. Moins de 40 € le billet, c’était très raisonnable.  J’ai passé pas mal de temps à trouver le bon horaire. N’ayant pas beaucoup de jours sur mon visa russe, je voulais optimiser le temps de passage de la frontière le plus tard possible. Mais en anticipant d’éventuels retards, je ne voulais pas non plus me retrouver coincé à la frontière pour une histoire de visasexpiré de quelques heures. Ils parlaient très bien anglais et ont été assez réactifs. Le seul “hic”, il a fallu que j’aille chercher le billet sur place, à Moscou. Donc je n’avais pas de billet avant de partir. Pas grave, oui et non. Ce détail aura son importance dans la partie Mongolie. Donc le 1er jour à Moscou, je suis allé à l’agence dont j’ai eu beaucoup de mal  à trouver l’entrée. C’était à proximité d’une sorte d’entrepôt/ musée (?) et j’avais attendu près d’une demi heure. Des horaires d’ouvertures étaient indiqués sur la porte et j’étais arrivé un (gros) poil en avance. Sauf que, ce n’était pas du tout là mais dans un autre bâtiment et l’entrée n’était pas côté rue. Il fallait traverser un parking. Bref, après avoir perdu une demi heure, j’ai pu accéder à l’agence. Il fallait passer par un garde qui débloquait la porte pour entrer et c’était situé en étage. Alors, je ne sais pas s’il y avait peu de clients ou si la femme qui s’occupait de ça avait ses dossiers en permanence dans la tête mais j’eus à peine le temps de dire bonjour et de me présenter qu’elle me coupait avec un “Oh, yes ! You’re here to take the ticket !”.  Très serviable, elle m’a donné énormément de conseils et d’explications à propos du billet (va comprendre ce qui écrit dessus quand tu ne connais pas le cyrillique !) et le passage de frontières Russie/Mongolie.

J’ai acheté le billet Oulan  Baatar – Pékin le jour de mon arrivée dans la capitale mongolienne. La billetterie n’était pas située dans la gare mais dans un bâtiment annexe. Je m’étais évidemment trompé de file, j’ai d’abord fait la queue au rez de chaussée. Comme dans beaucoup de services administratifs, il faut prendre un ticket et attendre son n°.  Une fois au comptoir, on m’a expliqué que pour les lignes internationales, c’était à l’étage. J’ai quand même eu droit à un gros sourire pour mon effort quand j’ai massacré “merci” en mongol. Heureusement, il n’y avait personne à l’étage et j’ai pu avoir mon billet très rapidement. Petit détail : 1st floor, c’est le rez de chaussée et 2nd floor, c’est le 1er étage, d’où mon erreur.

Trajet et vie quotidienne

Étape Moscou – Irkustk.

Dans chaque wagon, il y a une/un responsable de wagon (provodniks) qui contrôle les billets et plus globalement, gère la vie quotidienne. C’est la personne à voir pour le moindre problème ou demande de renseignements et elle possède une cabine séparée en bout de wagon. Elle fournit également les draps et les taies d’oreillers. De son côté, il se trouve également le samovar, un distributeur d’eau bouillante. Pour les longs trajets, des nouilles chinoises sont donc très pratiques côté nourriture. Idem pour la boisson, le thé est de rigueur, l’eau froide des toilettes (situées à l’opposé du samovar) n’étant pas potable. La responsable passe de temps en temps avec un chariot pour vendre boissons et nourritures. Il y a très peu de risque de vol en 3ème classe : tout est ouvert et à la visu de tous. Il suffit de demander à un des passagers de surveiller tes affaires si tu dois d’absenter et en principe, il n’y a pas de soucis. Il m’est arrivé plusieurs fois de partir aux toilettes en laissant tout traîner sur la tablette sans que personne n’y touche. De toute façon, la provodnik veille au grain. A moins de réussir à se la mettre à dos (ce qui est possible, j’en parlerai dans la partie Oulan Baatar – Pékin), elle s’arrangera pour régler tout problème. C’est valable uniquement avec les locaux évidemment. Avec les touristes en pleine saison, ce n’est probablement pas la même chose.

J’avais fait quelques courses avant de rejoindre la gare de Iaroslavi : nouilles chinoises, thé, fruits séchés et lingettes pour bébé. J’avais pris des nouilles épicées mais à mon 1er essai dans le train, j’ai découvert qu’ils ne rigolaient pas avec les épices. J’avais mis le sachet entier et je n’ai pas pu finir. Pourtant je supporte assez bien niveau épices. Donc pour les repas suivant, je mettais à peine la moitié du sachet. ça arrachait quand même la gueule mais c’était supportable. Bien entendu, les courses alourdissaient pas mal le poids du sac à dos (sans compter le volume) et je m’étais retrouvé avec presque 2 kg supplémentaires…

J’ai rejoint la gare vers 19 h pour un départ prévu à 23h45. Je ne voulais pas trop prendre de risque et j’avais pris de la marge. J’ai bien fait dans un sens. Cette gare se situe place Komsomolskaïa (dont la station de métro est magnifique) et il y a 2 autres gares à proximité : celle de Léningrad et celle de Kazan. Dans un 1er temps, je m’étais retrouvé à la gare de Kazan où j’ai perdu pas mal de temps puis celle de Iaroslavi. Il y avait bien un plan sur la place mais tout écrit en cyrillique, j’en ai bavé. J’ai finalement réussi à y entrer, avec une petite difficulté à trouver la bonne entrée (avec les habituels contrôles de sécurité) et j’ai repéré le quai, histoire de ne pas me perdre. Sauf qu’une fois arrivé aux quais, il était impossible de faire demi tour pour retourner dans la gare, il fallait obligatoirement ressortir par une espèce d’allée sur le côté… De retour sur la place, je me suis acheté des beignets brûlants fourrés à la viande à un kiosque. Avec la nuit qui était tombée et le froid, ça faisait du bien.  J’ai pu ensuite rejoindre la salle d’attente (avec un nème passage à l’entrée avec la sécurité), relativement grande avec quelques prises électriques. J’en ai profité pour recharger mon téléphone et mon casque. Mais vu qu’il y en avait très peu et qu’une était HS, j’ai partagé mon adaptateur multiprises avec d’autres Russes. Au bout d’un moment, un Russe complètement bourré a essayé de me demander un truc, je n’ai rien compris. Je me souviens qu’il y avait une vague histoire de stylo. Petit détail : les toilettes sont payantes dans la gare, sauf si on possède un billet. Il y avait une petite guérite avec une femme qui contrôlait les entrées et vérifiait ton ticket.

Le train n°2 est arrivé et reparti à l’heure. La provodnik a contrôlé mon billet et mon passeport et j’ai pu m’installer. Une fois à ma couchette, j’ai eu des draps, une couverture et une petite serviette. Il y avait également deux prises électriques sous la tablette, très pratique ainsi que des espaces de rangements sous les couchettes. Les wagons étaient  également très chauffés, à 24 °C. Entre chaque wagon, il y avait un sas avec un écran défilant en lettre rouge au dessus, côté intérieur. La température était indiquée ainsi que l’heure et les stations. Le hic, c’est que les toilettes étaient dans le sas, qui n’était pas chauffé par contre. Donc il caillait un peu pour y faire sa toilette ou ses besoins. Pour finir avec les toilettes, elles étaient très propres. Avec du papier pour le (petit !) lavabo, du papier wc et un protège cuvette pour s’asseoir. Il n’y avait cependant pas de chasse d’eau, un peu comme dans les avions. Le fond de la cuvette était fermée puis s’ouvrait pour tout évacuer par aspiration, directement sur les rails. Il était donc interdit d’utiliser les WC lorsque le train est en arrêt à une gare et les portes étaient de toute façon verrouillées par la provodnik.

Lorsqu’il roulait, le train n’était pas très stable, beaucoup de tangages (ce n’était pas au niveau d’un bateau en plein tempête mais bon) et il valait mieux se tenir pour la petite commission… et éviter de trop remplir sa tasse de thé si on ne voulait pas en mettre partout. Le soir, les lumières du wagon étaient systématiquement éteintes après 21 h ou 21 h30, je ne sais plus (et je n’ai pas noté) et rallumées vers 7 ou 8 h. Du coup, j’étais avec ma lampe frontale une bonne partie de la soirée  en mode tamisée (je m’endormais vers les 1 – 2 h du matin). Dans le compartiment, j’étais uniquement en T-shirt et pantalon de toile, sans collant ni chaussettes. Comme précisé dans mes préparatifs, j’avais aussi des sandales. Je renfilais évidemment tout mon barda quasiment à chaque arrêt pour sortir prendre l’air (et m’en griller une aussi) en cadenassant également mon sac principal à ma couchette. Vu que j’étais sur la couchette du bas, je m’étais installé tranquillement avec une partie de mes affaires sur la tablette (tasse, assiette, téléphone, carnets…) mais je rangeais tous dans le sac à chaque fois que je sortais du train. Le fait que je m’étalais un peu ne posait pas vraiment de problème. Vu qu’on était en plein hiver, il y avait globalement moins de touristes et les wagons étaient loin d’être pleins. Il m’est même arrivé d’être tout seul dans mon compartiment pendant plusieurs heures. Mais il y avait quand même quelques touristes. Durant la 1ère étape, il y avait un groupe d’une petite dizaine de Français dans mon wagon, une famille. Je n’ai pas cherché à communiquer avec eux, je voulais plutôt me fondre dans la population locale. Avec mon physique, les locaux me prenait pour un touriste chinois rentrant en Chine, pas pour un Français, ce qui m’arrangeait. Le hic, si on veut, c’est que j’ai passé un coup de fil durant le voyage et la mère de famille (à priori) avait reconnu le français. Du coup, à chaque fois qu’elle me croisait, elle me faisait de grands sourires, en mode “je t’ai grillé, mon petit Français !”. J’ai fini par échanger un peu avec eux à un arrêt à Omsk. Ils allaient aussi à Irkutsk et leur père qui connaissait bien le coin, leur servait de guide.

La première nuit a été compliquée. Plusieurs raisons : 1) je m’étais brossé les dents peu après le départ et j’ai fait l’erreur de boire une gorgée d’eau du lavabo. Mes intestins n’ont pas apprécié et j’ai passé le restant du voyage avec la diarrhée avec un passage à la case WC toutes les deux heures. Ça s’est calmé uniquement le dernier jours. 2) il y a eu de nombreux arrêts avec des passagers supplémentaires donc du bruits et du mouvements. En plus, à un arrêt, une mère et ses gosses sont arrivés dans mon compartiment et dans l’obscurité, elle n’avait pas vu que j’étais là et s’était assise tranquillou sur ma couchette (donc sur moi). Elle n’était pas énorme mais j’ai quand même senti son poids… J’ai réussi à dormir un peu et je me suis levé vers 8 H. Passage WC + lavage express à la lingette et j’ai pris mon 1er thé au samovar. Tu commences à être habitué : je ne l’ai pas trouvé du 1er coup, bien que je savais théoriquement où il se trouvait. C’était écrit en gros dessus mais avec la barrière de l’écriture… J’ai eu un autre petit ennui la 2nde nuit : je me suis mis à saigner du nez. Aucune raison apparente mais en plus de mes problèmes de transit, je devais également aller aux toilettes de temps en temps pour nettoyer le sang (je n’avais pas de miroir). Je n’avais pas de coton et les mouchoirs en papier étaient efficaces mais jusqu’à un certain point. Ce n’était pas un léger saignement.

Durant tout le voyage, il y a eu énormément de va et vient. Les locaux empruntent le train pour des “petits” trajets en général. Pour les plus longs, c’est plus rapide de prendre l’avion. J’ai d’abord eu la mère et ses gosses partis le lendemain, un homme d’une vingtaine d’année, remplacé ensuite par une femme d’environ 60 ans au cours de la 2nde nuit puis par un homme encore plus vieux remplacé à la fin par une femme d’une trentaine d’années friande de graines de tournesol. A chaque arrêt, les essieux étaient débarrassés de la neige et de la glace accumulée et on entendait les violents coups que les provodniks portaient. Les journées passaient lentement et rapidement à la fois. Le temps semblait parfois figé par le roulement du train et la routine mais j’avais de quoi m’occuper. Ça m’allait très bien. Mes pieds se remettaient tranquillement (ils avaient bien morflés à Moscou pour rappel) et bouquiner en buvant du thé tout en regardant le paysage de temps en temps était assez agréable. La couchette était assez confortable et je l’avais pour moi tout seul la grande majorité du temps. J’étais comme dans un canapé un peu dur. Bon, la vue par la fenêtre ne variait pas beaucoup : forêts de bouleaux ou de conifères et étendues recouvertes de neige. Durant les trois jours, je me suis lu quatre bouquins et vu trois films, ce qui n’est pas énorme. J’avais lu dans différents blogs/guides qu’un paquet de cartes était utile pour passer le temps et nouer des contacts. Cela était peut être valable en plein été mais les seuls que j’ai vu jouer effectivement aux cartes étaient les touristes, pas les locaux…

Dans l’ensemble, le beau temps n’était pas au rendez vous. Le ciel était globalement très nuageux la plupart du temps mais il n’a pas neigé, ce qui était appréciable durant les arrêts. A Omsk (km 2711), il y avait des femmes qui vendaient du poisson séché sur les quais. J’étais un peu étonné, j’avais lu qu’il était possible de se ravitailler aux arrêts avec ces vendeuses mais en été, pas en hiver (ce qui était logique, tu ne restes pas dehors en plein hiver sibérien). Mais il fallait reconnaître qu’il faisait relativement bon.  On n’avait que -4°C à Omsk. Dans la nuit, en revanche, ce n’était pas la même chose. Malgré le chauffage, les côtés extérieurs des wagons gelaient et je devais mettre ma veste ET mon polaire sur la cloison pour éviter d’avoir le froid sur la tête.  J’aurai pu changer de sens tu vas me dire. Tête côté couloir avec une banquette presque trop courte pour moi (et pourtant je ne suis pas grand), mauvais idée. C’était la meilleure façon de se prendre une valise ou un coup de genou sur le crâne pendant la nuit…

Après Krasnoïarsk (km 4098), il n’y avait plus personne dans mon coin de couchette. Deux russes qui étaient dans le couloir sont donc venus “squatter” la couchette en face de moi, ce qui ne me dérangeait pas du tout. Ils m’ont proposé des cacahuètes que j’ai refusées et je leur ai proposé du thé qu’ils ont accepté. Au moment du repas, ils m’ont invité à partager de leur saucisson à l’ail et du pain. Mais vu que j’étais un peu hésitant (et que j’avais déjà mangé), je n’en prenais pas beaucoup. Ils étaient donc en mode “vas-y, sers toi ! ” en me tendant régulièrement des morceaux, le tout avec des gestes, eux ne parlant pas anglais et moi ne parlant pas russe. A Kansk ( km 4344), deux jeunes russes bourrés sont venus squatter. Les deux autres russes étaient en mode “calmos, les mecs” mais  ils étaient visiblement agressifs (les russes bourrés). Moi, je ne disais rien et je leur montrais juste que je ne comprenais rien du tout. Cela n’a pas duré longtemps, la provodnik est passée vite fait et les a dégagés. Peu après, des flics sont passés dans le wagon. Y avait il un rapport ? Je ne sais pas. Toujours est il que l’alcool n’était plus toléré dans les trains depuis quelques années.

Pour ma dernière nuit, une passagère est arrivée peu avant minuit. Elle m’a parlé en russe pendant un certain temps mais évidemment, je n’ai absolument rien compris… à 4 h du mat, j’ai plié les draps, couverture et serviette et j’ai bouclé mes affaires. Il y avait deux arrêts à Irkutsk (km 5185) et j’ai du demander à la femme quel était mon arrêt (en gros, je lui ai montré mon billet et lui ai montré le nom de la gare). Elle descendait au 1er mais m’a fait comprendre que pour moi, c’était le 2ème. Après plus de trois jours de train, je suis enfin  arrivé à Irkutsk à 7h45, heure locale. Une armée de chauffeurs de taxis s’est ruée sur moi dès ma sortie de la gare mais j’ai fais genre que je savais très bien où j’allais et que c’était largement faisable à pied. En fait, je n’en savais rien du tout mais je voulais éviter les pièges à touristes et me balader un peu dans la ville. Il était tôt et j’avais un peu de temps.

Petit détail : j’avais lu que les horaires des trains étaient indiqués à l’heure de Moscou que ce soit sur les billets ou dans les gares. Pour la ligne Vladivostok, je ne sais pas mais pour celle d’Irkutsk, tout était indiqué à l’heure locale, même sur le billet, ce qui était un peu plus pratique.

 

Étape Irkustk – Oulan Batar

Après une petite étape de deux nuits Irkutsk/lac Baïkal, j’ai repris le train n° 43A, départ 8h08 pour Oulan Bataar. Il faisait -6°C et j’avais limite chaud en arrivant à la gare. Évidemment, j’avais pris un peu de marge et j’étais arrivé un peu avant. La gare d’Irkutsk n’est pas énorme donc il y avait beaucoup moins de risques que je me perde qu’à Moscou.  Le train était chinois et il n’y avait que deux classes possibles 2nde et 1ère. J’avais évidemment pris la 2nde classe et je me suis retrouvé tout seul dans mon compartiment fermé de 4 couchettes. Il y avait aussi un groupe de Français, des retraités. En revanche, les prises électriques étaient situées dans le couloir, à 48 V (donc les temps de recharges étaient plus long). Le train chinois était dans l’ensemble moins confortable que le russe, moins propre aussi, surtout au niveau des toilettes. Il était moins chauffé également. Dans le couloir, il y avait également les horaires heures locales d’arrivée et de départ des différentes gares russes, mongoles et chinoises, ce qui était assez utile. Le début du trajet longeait le lac Baïkal par la rive sud, la vue était donc très sympa. Il y a eu un arrêt relativement long à Ulan Ude (km 5608), de 45 mn. J’en ai bien sûr profité pour me dégourdir les jambes sur les quais. Un couple de Finlandais m’a rejoint ensuite dans le compartiment. Très sympas, ils faisaient le trajet Moscou – Pékin d’une traite avec un changement de train à Ulan Ude. Ils étaient pas mal équipés, notamment avec un bidon d’eau de vingt litres. Ils avait prévu ensuite de passer 1 mois en Chine puis 2 à 3 mois au Vietnam. Forcément, ils étaient assez habitués au froid sibérien. On s’est partagé des bonbons, du café soluble de leur côté et du thé du mien. Ils étaient fumeurs comme moi et se demandaient si on pouvait fumer à un endroit du train. Ayant gardé l’habitude de fumer sur les quais aux arrêts, je n’en savais rien. On a demandé à la responsable du wagon et il y avait effectivement possibilité de fumer entre les wagons. Du coup, on y allaient à trois en se serrant. Ce qui n’était pas plus mal, comme sur le train russe, les parties entre les wagons n’étaient pas chauffées donc on se tenait chaud. Après plusieurs heures, on est arrivé à la frontière avec le 1er passage des douanes, côté russe en pleine nuit.

 

Les autorités russes ne rigolent vraiment pas avec la paperasse. Il a d’abord  fallu remplir une fiche en deux exemplaires.

Ensuite, un 1er contrôle s’est effectué en 3 étapes.

– 1ère étape : contrôle des passeports et vérification des bagages et du compartiment avec un chien (c’était un cocker !).

– 2ème étape : re contrôle des passeports, des photos et des tampons de sortie apposés par la 1ère équipe.

– 3ème étape : contrôle du compartiment (encore) mais par un homme (et non un chien) qui fouilla toute la cabine à la lampe torche.

Enfin, un 2ème contrôle s’est produit en 2 étapes.

-1ère étape : un policier/douanier en civil est venu pour poser un certain nombre de questions au couple : temps resté en Russie, où ils allaient, le but de leur voyage et d’autres questions du même genre. Il fouillé derechef leurs bagages et sous leur banquette. Curieusement, il ne m’a posé aucune question ni fouillé mon sac.

-2ème étape : contrôle électronique des passeports. La machine du douanier buggait, il a fallu attendre son collègue avec une autre machine fonctionnelle pour finir le contrôle.

Durant tout le contrôle qui a duré près d’une heure (un train, c’est long !), il était interdit de sortir du compartiment.  J’avais laissé mon casque se charger dans le couloir, je suis donc sorti pour le récupérer. Je me suis fait rappeler à l’ordre dans la seconde par le douanier (armé) qui était en sentinelle au début du wagon.  Évidemment, je n’ai pas cherché à discuter, je lui ai juste montré le casque que je venais de débrancher du couloir et je suis rentré vite fait dans ma cabine.

1 heure plus tard et quelques kilomètres plus loin, nous avons passé les douanes côté mongole.  Moins suspicieux mais aussi long. Il a fallu (encore) remplir une fiche en 2 exemplaires, en moins de 2 minutes pendant que le train roulait au ralenti vu que l’on nous les avait fournies au dernier moment. Heureusement que le couple était là, on s’est aidé mutuellement car il y avait des cases où on ne comprenait pas grand chose.  Il y a eu 2 contrôles. Le 1er a été très rapide : ils ont juste récupéré une des fiches ainsi que nos passeports et sont repartis avec le tout quasiment sans un mot. A ce moment, on était en mode “gné ? Pourquoi ils repartent avec les passeports ?”. Avec le recul, je pense qu’ils n’avaient pas de machine portative pour vérifier les passeports et qu’ils ont juste tout récupérer pour les vérifier dans leurs bureaux. Quelques minutes plus tard, un 2ème contrôle s’est passé. Une simple vérification de la 2ème fiche déclarative avec le tamponnage réglementaire. Environ 1 heure plus tard, nos passeports nous ont été rendus avec nos visas tamponnés également.

La frontière étant passée sans problème, on a pu se coucher et dormir un peu avant d’atteindre Oulan Bataar. Le train est arrivé à la capitale mongole à 6 h 40, je me suis séparé du couple finlandais qui continuait en direction de la Chine. La gare était assez petite (voir très petite !) et j’ai été littéralement assailli par des chauffeurs de taxi à peine le pied posé sur le quai. Comme à Irkutsk, j’ai repoussé leur proposition. D’autant plus que les tarifs sont faits à l’arrache et que je n’avais aucune envie de me faire arnaquer comme à Moscou. Spoil, ça ne m’a empêché d’en avoir eu. Mais ça sera dans la partie “Mongolie” (et “Chine”).

Étape OulanBatar – Beijin

J’ai fait une étape de 11 jours en Mongolie puis je suis reparti d’Oulan Bataar avec le train n°24 mongol/chinois à 7 h 15. Petite nuit donc. D’autant plus que l’auberge était à plus d’une heure de marche de la gare et j’en suis parti à 5 h 45 pour arriver à la gare vers 7 h. Une des personnes de ma chambre m’avait conseillé de prendre un taxi mais j’étais quasi à court de monnaie. Le train était divisé en deux parties : une avec des wagons mongols (et des responsables de wagons mongols) et l’autre avec des wagons chinois (et des responsables chinoises). Je l’ai découvert plus tard en me baladant à travers le train. Il était interdit de fumer dans le train mais il y avait un espace dédié côté chinois, après un genre de wagon restaurant. Je l’ai su en demandant à la responsable (que je vais appeler miss cat dorénavant, ça sera plus simple). Les wagons mongoles sont mieux que les chinois. Étant en 2de classe, je ne peux faire de comparaison avec la 3ème classe russe. Il y avait deux WC, un de chaque côté du wagon ainsi qu’une cabine de douche. Des draps, couverture, serviettes et gobelets étaient fournis. Il y avait une prise électrique dans le compartiment et d’autres disposées dans le couloir. Le chauffage était assez important : on dépassait les 25 °C dans la cabine !

Au début, j’étais au n° de couchette indiqué sur mon billet. Miss cat avait vérifié le billet et le passeport et elle avait une sorte de classeur où était indiqué le plan d’occupation du wagon. Dans mon compartiment, il y avait une famille de Chinois. Je m’étais dis “super, je vais pouvoir communiquer avec du local”. S’ils ne parlaient pas anglais, il y avait toujours Google trad. Mais très rapidement, miss cat est venue me voir pour me faire changer de place. J’ai demandé quelques explications mais rien. Je n’ai pas insisté et j’ai obéi. Et je me suis retrouvé dans une cabine avec un couple de jeunes Français (des Parisiens) et un Suisse. Je pense qu’en voyant nos nationalités dans son classeur, elle s’est dit que ça valait mieux pour moi de passer les heures de voyage avec des francophones qu’avec des Chinois. J’étais moyennement content pour le coup. Faire un tour du monde pour rencontrer  régulièrement des Français (ou francophones), ça ne me tentait pas du tout. Bref, j’ai pris sur moi et je me suis dis “Ok, de toute façon on va être plusieurs heures ensemble donc je ne vais pas commencer à râler. Et ils seront peut être très sympas”. Ils faisaient aussi le transsibérien/transmongolien au Moscou – Pékin mais ne voyageaient pas ensemble. Par coïncidence, ils s’étaient retrouvés dans le même complexe touristique à l’extérieur  d’Oulan Bataar  et avaient les mêmes dates de départ/n° de compartiment. Contrairement à moi, ils étaient passés par une agence qui avait tout organisé pour eux : réservations des billets de trains, des hébergements et même des taxis pour les Français. Ils arrivaient à une gare, un chauffeur les attendaiet sur le quai et les emmenaient directement à l’hôtel. Bon, chacun voyage comme il veut mais j’étais encore moins ravi de partager une cabine avec eux. Ma vision des voyages étant totalement opposée à la leur, je ne pensais pas que ça collerait au niveau mentalité et centres d’intérêts. Et effectivement, il y a des moments où j’allais écouter de la musique ou bouquiner dans le couloir en prétextant recharger mon téléphone. Ils n’étaient pas antipathiques, bien au contraire, mais certains sujets de discussion m’intéressaient pas du tout. On s’est aussi fait quelques parties de cartes (quand je disais que c’était surtout les touristes qui passaient le temps en jouant aux cartes dans le train). Je ne me souviens plus vraiment du jeu par contre. Il me semble que c’était une variante de la manille.

Malgré qu’on avait passé à peu près le même temps en Mongolie, on n’avait pas vu/fait la même chose. Ça aurait pu être intéressant dans le partage d’expériences mais ils s’étaient contentés de rester dans leur complexe touristique à faire du cheval, sans même faire un tour à Oulan Bataar, qui était à moins d’une demi heure de voiture/transports en commun. Pour eux, il n’y avait rien à faire/voir dans la capitale. J’y avais passé pratiquement une semaine en cumulé sans jamais m’emmerder donc j’étais légèrement en désaccord avec ça. Mais vu leur style de voyage, c’était normal. Avec une agence qui s’occupait de tout, ils ne s’étaient pas beaucoup renseignés sur les lieux. La fille avait aussi un peu râlé sur le fait de ne pas avoir pu trouver de cashmere (qui est une des spécialités mongoles). Je lui ai montré le bonnet, les gants et le gilet que je m’était acheté en lui disant qu’il aurait suffit d’aller faire un petit tour à Oulan Bataar…

Le Suisse était beaucoup plus spécial. Je ne l’ai pas beaucoup apprécié. Ses sujets de conversation n’étaient vraiment pas ma tasse de thé. A un moment, il s’était lancé dans un comparatif du système politique suisse et français et me demandait mon avis là dessus. Bon… comment dire ?  J’ai coupé court à la discussion. De base, les discussions politiques ne m’intéressent pas beaucoup mais en avoir avec un Suisse en Mongolie, dans un train en direction de la Chine, ce n’était pas le genre de souvenirs que je voulais avoir de mon voyage.  Plus tard, il nous a parlé d’un week end qu’il ferait en Suisse, qu’un de ses amis avait fait et qui l’avait transformé (son ami, pas lui). En gros, le concept était de passer deux jours en camps avec un programme confidentiel (pourquoi confidentiel ? Aucune idée). Tout ce qu’il savait, c’est que ça les poussait à leur limite physique et mentale et leur permettait ainsi de mieux se connaître. Ça m’avait légèrement rappelé un reportage sur les entraînements des commandos marines. Mais bon, eux, c’est leur boulot. Sans surprise, ce genre de choses de m’intéresse absolument pas. Pour moi, si à plus de 25 ans (qui était à peu près l’âge du Suisse, les Français étaient plus jeunes) tu fais ce genre de chose pour te connaître, il y a un problème niveau maturité. En principe à cet âge, tu as une bonne idée de tes limites et de ta mentalité. Donc, face à son enthousiasme, j’étais limite blasé et mes seules réponses se limitaient à “si tu penses que ça te sera utile, tant mieux.” ou “si ça te plaît…”. Il avait aussi un comportement que je n’appréciais guère. Il ne se foutait pas des règles mais presque. Il ne tenait pas compte des remarques de miss cat en faisant semblant de ne pas comprendre et quand il allait la voir pour avoir une info, c’était sans beaucoup de respect. A un arrêt, il avait même forcé la porte des toilettes avec un tournevis pour pouvoir les utiliser. La Française en avait aussi profité par la même occasion (des toilettes, pas de forcer une autre porte, hein.). Au bout d’un certain temps, ils m’ont tous dit que miss cat ne semblaient pas trop les apprécier et qu’elle était peu aimable. De mon côté, c’était exactement l’inverse. Miss cat avait toujours été serviable et aimable avec moi. Mais j’avais aussi un comportement opposé à eux. Quand j’allais la voir, je lui demandais toujours si je la dérangeais, par exemple. C’est très con mais c’est le genre de petit détail qui compte. Au passage de la frontière chinoise, le train était resté assez longtemps au quai et on était enfermé dans nos cabines. A un moment, je suis allé voir miss cat pour lui demander l’autorisation de sortir fumer sur le quai (à ce moment, je ne savais pas pour la zone fumeur, côté wagon chinois). Pas de problème, elle m’a ouvert la porte et m’a laissé sortir. Le truc que je ne savais pas, c’est qu’elle était obligée de rester dehors aussi,  à côté de la porte. Quand je me suis rendu compte, je me suis confondu en excuses et j’étais sur le point de rentrer. Mais elle m’a fait “Non, non, pas de problème. Ne restez pas trop longtemps, c’est tout.” Il faisait nuit, il faisait très froid et elle avait juste mis un truc léger vite fait donc elle se les pelait. Le Suisse, qui était aussi fumeur, est sorti direct dès qu’il m’a aperçu dehors. S’il lui avait demandé, c’est sûr que miss cat ne lui aurait jamais autorisé. Du coup, je n’ai pas fumé dans mon coin, j’ai aussi discuté avec elle. Elle se débrouillait très bien en anglais et elle m’a expliqué plusieurs trucs sur la prononciation mongole et le chinois. Elle avait aussi la phobie des chats. Pendant notre discussion, auquel le Suisse s’était joint, un chat était passé à proximité. Dès qu’elle l’a aperçu, elle a sauté dans le train en restant juste au niveau de la porte en poussant des petits cris. On a du mettre en fuite le félin pour qu’elle se sente mieux.

J’ai aussi rencontré une famille de Mongols. Le père avait pris des vacances et ils partaient visiter un peu la Chine. Il avait aussi une sœur qui gérait une agence de voyage en Mongolie et proposait (entres autres) des voyages plus ou moins organisés avec guide. Ce qui était assez intéressant. Une grosse partie de la Mongolie est composée de désert donc se balader là dedans sans guide peut être tendu. Il m’avait donné ses coordonnées au cas où je reviendrais. Pendant une des pauses clopes, j’ai discuté également avec un groupe de vieux Allemands sur le quai d’une gare. Ils avaient visité Paris et le Maroc quelques années avant.  Et ils étaient partis pour visiter la Chine après le transsibérien. La Française, de son côté, avait fait la connaissance d’une Italienne. J’en parle car elle aura un rôle plus tard dans la suite du voyage et dans la 1ère journée à Pékin. Petit fun fact, elle avait une version améliorée de mon Farpoint 40. C’était le 50 qui se composait d’un sac principal de 40 L et d’un autre d’appoint de 10 L accrochable sur le sac à dos principal.

Le passage de la frontière Mongolie/Chine fut… intéressant. Chaotique mais intéressant. Les réseaux ferrés mongol et chinois sont différents. L’écart des rails est plus large en Chine qu’en Mongolie et un changement d’essieux était nécessaire. J’avais lu dans certains blogs qu’il avait été possible de rester dans les wagons et voir ainsi l’opération. Le problème étant qu’il dure plusieurs heures et qu’il est impossible de sortir ni d’utiliser les toilettes. J’aurai bien aimé observer ça mais nous avons été obligés de quitter nos compartiments. Nous avons donc passés les contrôles dans le bâtiment des douanes à proximité des quais. Il a fallu passer par des espèces de gros sas en tissu/ caoutchouc qui isolait du froid. Sauf que, milieu de la nuit + froid + tout un groupe de vieux touristes qui ne s’en sortait pas = gros bordel. Bref, contrôle fait, nous avons été dirigés dans une salle de transit d’où on ne pouvait pas sortir. Nous avons passé le temps à jouer aux cartes. Cependant, j’ai demandé à un des gardes s’il y avait un endroit où on pouvait fumer. Après plusieurs minutes de discussion, il m’a fait comprendre qu’il y avait peut être la possibilité d’aller fumer dans les toilettes mais qu’il fallait négocier avec le personnel d’entretien pour ça. J’y ai fait un tour (il y avait des distributeurs d’eau chaude) mais je n’ai pu trouver personne. Au bout d’un moment, on s’est rendu compte qu’il y avait un accès à l’extérieur, dans une sorte de cour relativement grande, entourée de grillage et qu’on pouvait y aller et venir sans problème. Alléluia ! Je pouvais fumer…

Il y avait aussi beaucoup de vendeurs à la sauvette de l’autre côté des grillages. Avec le Suisse, nous avons vidé nos roubles et tugriks restants et avons récolté un pack de 6 bières ainsi qu’une banane pour l’équivalent de 3 ou 4 €.  Ces vendeurs acceptaient toutes les monnaies et nous avons fait une 2ème fournée avec les euros restants des Français. L’Italienne a également participé ainsi qu’une Hollandaise qui fumait. Pour environs 7 €, nous avons pu marchander des madeleines, des chips, des petits gâteaux bizarroïdes fourrés à la fraise et 3 bananes. Avec le recul, je ne suis pas sûr que l’on se soit si bien débrouillé que ça par contre, vu le niveau de vie local. Nous les avons partagés ensemble avec l’Italienne mais l’Hollandaise n’a rien voulu. Donc on s’est improvisé un petit apéro avec les bières en attendant de pouvoir remonter dans le train. Ce qui a été possible vers minuit. Une demi heure (et la pause clope avec miss cat) après, nous sommes repartis. Le reste du voyage s’est passé tranquillement, au rythme des tangages, des parties de cartes, des bouquins et de quelques heures de sommeil. Au terme d’un voyage de plus de 8000 km, je suis enfin arrivé à Pékin, vers 14h50. Les Français étaient un peu paniqués car aucun chauffeur ne les attendait sur le quai. Mais en perdant plus de 10 minutes à leur expliquer qu’il serait probablement à la sortie de la gare avec une pancarte  (“Mais on ne sait pas où c’est ! – Oui, bah ce n’est pas grave. On va suivre les gens qui sortent, c’est tout “), nous avons pu quitter les quais. Effectivement, le chauffeur était là, sur la place de la gare, ainsi qu’un autre pour le Suisse. Ils sont donc partis de leur côté en direction de leur hôtel respectif et je suis parti du mien à pied, face à ma 1ère difficulté parmi les nombreuses qui m’attendaient en Chine : la recherche d’un distributeur.

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