Séoul

Je suis arrivé dans la capitale par avion de Hong Kong, vers 17 h 30. Le passage des douanes s’est passé sans problèmes particuliers. Juste un petit détail : j’avais fait la photo d’identité de mon passeport juste après m’être fait couper les cheveux très court et ça faisait plus de deux mois que j’étais parti de France sans me les faire couper à nouveaux. Donc j’avais les cheveux bien plus longs que sur la photo. La douanière s’était marré en voyant la différence de tête. Commencer l’étape Corée du Sud avec une douanière se foutant de ma gueule donnait le ton pour la suite… Comme d’habitude maintenant, la 1ère chose que j’avais faite était de trouver des distributeurs. Heureusement, il y en avait à l’aéroport. Malheureusement, ils n’étaient pas compatibles avec ma carte visa. J’ai pu trouver une banque à la sortie de l’aéroport et j’ai pu tirer des espèces. J’en avais profité aussi pour changer mes dollars hongkongais qu’il me restait. Un petit truc à propos des distributeurs : il y avait une commission systématique lors des retraits, indépendante des frais bancaires liées à la carte dont le montant variait suivant les banques. J’avais vu dans mes préparatifs qu’on pouvait utiliser une carte de transport rechargeable : la Tmoney. Valable pour le métro, bus et taxi, on pouvait aussi l’utiliser dans certains magasins. Sauf que je n’avais pas trouvé de point de vente à l’aéroport. Du coup, j’ai pu trouver un autre point de vente pour une carte similaire : Rail +, valable également pour les bus, métro, train et taxi affiliés au réseau Rail +. Cependant, elle ne pouvait être utilisée que dans les supérettes Emart24 et StoryWay. Petit détail pratique : il y avait un récapitulatif en chinois, japonais, coréen et anglais sur les utilisations possibles de la carte, les lieux où on pouvait la recharger et la rendre. L’aéroport était situé à environ 50 – 60 km du centre de Séoul, il avait donc fallu que je prenne le métro. Après près de 2 h de transport, je suis arrivé à Gangnam, quartier au sud est du centre ville. Et si tu me parles de “Gangnam style” en imitant un cheval, je t’envoie des braises ardentes à la tête.

Mon auberge (le YaKorea Hostel Gangnam) était près de la station Seolleung, à la jonction de la ligne B et la ligne 2. Les stations de métro, en dehors de leur nom qui était transcrit, avaient également un n° unique. Donc même si on ne retenait pas le nom, il suffisait de savoir le n°. C’était assez simple. Un détail cependant : des accès à des abris en cas de bombardements étaient matérialisées dans certaines stations… L’auberge était au 4ème étage d’un immeuble qui avait un bar au 1er étage (Cafe Boni) dans une zone avec beaucoup de bars.  Classique, il y avait une cuisine/pièce commune, deux salles de douches et des WC communes. Il y avait soit des dortoirs avec lits superposés, soit des chambres simples. Il y avait un peu de tout : des voyageurs solo comme moi, des Coréens en déplacements professionnels et même deux familles de Français (encore !) avec leurs gamins. Par contre, on laissait les chaussures dans des casiers à l’entrée de l’étage et on était en sandale à l’intérieur. C’était très propre. J’étais dans un dortoir de 6 lits superposés avec un Danois, un Omanais qui était en Corée depuis plus de 6 mois et deux Coréens. L’Omanais m’a donné pas mal de conseils assez utiles. Il m’avait notamment montré l’application KakaoMap. Très pratique ! C’était une application de cartographie classique mais couplée aux horaires de bus et de métro. Je n’utilisais quasiment que cette application (en jonglant avec Maps.me) durant tout mon séjour en Corée. Petit détail : la texture de la Corée du Sud sur Google Map est différente que le reste du monde. C’est encore plus frappant en zoomant. De plus, les services de Google Map sont restreints. La raison est relativement simple : la Corée du Sud est toujours en guerre contre la Corée du Nord. Google Map peut fournir des informations stratégiques à la Corée du Nord, comme l’emplacement des sites militaires ou des itinéraires d’accès à des sites sensibles. Donc Google n’avait pas accès à la cartographie officielle de la  Corée du Sud. De plus, la Corée refusait que Google recueil les données utilisateurs. Kakaomap utilisait une version “publique” de la cartographie officielle. Maps.me étant communautaire, elle n’avait pas le problème de Google et était aussi détaillée que Kakakomap, qui était uniquement en coréen.

l’auberge de jeunesse

 

Le 2ème soir, j’avais passé une bonne partie de la soirée à discuter avec l’un des Coréens, que je vais appeler Kakao. Très sympa, il avait passé un peu de temps à m’apprendre quelques mots en coréen ainsi que la manière de les prononcer “à la locale” une fois que je les avais appris. Par exemple, en me “mangeant” des début ou des fins de mots. Il lui arrivait aussi de me faire une interro “surprise” : au milieu d’une conversation en anglais où on parlait carrément d’autres choses, il me questionnait au tac au tac  “comment dit on merci ?” par exemple et je devais répondre sans lire mes notes. C’était une très bonne approche d’enseignement. (pour info, ça se dit “komsahapnida”, en mangeant le “p”). Il était fan de la série “Friends” et jouait à Starcraft Broodwar. Alors, ce très vieux jeu vidéo de RTS était très connu en Corée. La scène e-sport y est très développé et Starcraft a fait partie des jeux qui y ont contribué. Évidemment, beaucoup de Coréens y jouaient aussi. Du coup, je lui avait demandé s’il connaissait ce jeu. Sauf que la prononciation “Starcraft” en anglais était assez différente de la prononciation coréenne. Donc, au début,  ce nom ne lui disait rien. J’étais un peu surpris et je m’étais dis “j’ai réussi à tomber sur le seul Coréen de moins de 30 ans qui ne connaisse pas SC…”. Sauf qu’en discutant de la scène professionnel, les noms des joueurs lui était très connus et il a pu comprendre de quoi je parlais. Pour info, les Coréens prononcent “Starcraft” “Stareucrafeuteu”. Pour la petite histoire, il jouait Zerg et son joueur modèle était Jaedong (forcément).

Le 3ème soir a été un peu particulier. J’étais rentré à l’auberge relativement tard et c’était un peu le boxon avec les familles françaises dans la pièce commune (pas méchant, mais l’auberge n’était pas vraiment le top pour une ambiance “familiale”). Tout en faisant mes sauvegardes de photos, j’avais discuté avec deux Polonaises (dont une qui était en déplacement pour une étude psychologique), un Américain (qui était en Corée depuis quelques années)  et le Danois. Sous l’impulsion de l’Américain, que j’appellerai Dude, nous sommes allés dans un bar. Il était 23 h, donc on avait tous dit “ok, mais juste pour un verre”. Kakao nous rejoignant, nous sommes sortis Dude, le Danois, que j’appellerai Kris, une des deux Polonaises, que j’appellerai Justine, et moi.  Nous avons trouvé un bar à environ 10 minutes de l’auberge. Tu sens venir la connerie ? On n’a pas bu “juste un verre”. Dude avait commandé une carafe de bière de 3 litres pour commencer. Il avait ensuite enchaîné avec des bouteilles de Soju (la boisson alcoolisée coréenne typique à base de riz fermenté avec beaucoup d’aromatisations différentes) ainsi que des plats de brochettes, de poulets et d’autres trucs à manger… Au bout d’un moment, j’avais essayé de le calmer un peu parce ça risquait de devenir un peu chaud pour moi niveau addition. Il m’a arrêté avec un “T’inquiètes !”. Effectivement,  je n’avais pas trop de soucis à me faire : il a tout payé de sa poche ! Ce fut un très bon moment, bien qu’on ait réussi à coincer un verre à mort dans la carafe… L’alcool aidant, Justine était morte de rire de mon accent français. Elle ne se moquait pas mais elle trouvait l’accent “mignon”.  Ses “so cute !” à chaque fois que je parlais… (Curieusement, il y avait beaucoup d’endroit où les gens aimaient l’accent français). Le bar n’avait pas de toilettes et forcément, j’avais eu besoin de me vider un peu. Suite aux indications du barman, je suis allé aux toilettes dans un immeuble à proximité. Sauf qu’il fallait un code pour entrer (pas dans l’immeuble, dans les toilettes). Code que je ne connaissais pas. J’ai du donc rentrer en courant à l’auberge vu que c’était le seul autre endroit où je savais qu’il y en avait et suis revenu au bar… Peu après minuit, Kris est reparti à l’auberge. Il avait un avion à prendre le lendemain à 7 h. Il étudiait en Chine et était venu en Corée pour pouvoir prolonger son visa. Justine nous a ensuite appris que c’était son anniversaire le lendemain. Du coup, Kakao nous a entraîné dans un karaoké pour marquer le coup. Il nous offert la session ainsi que des bières et nous nous sommes retrouvé à chanter du System of a Down, du Queen et du Rage Against The Machine à plus de 3 h du matin avec Dude comatant sur un canapé… Au final, un “ok, juste un verre” s’était fini vers 5 h du matin avec un arrêt sur le chemin du retour à une échoppe tenue par une vieille qui vendait des grillades en pleine nuit.  Il n’y a pas eu beaucoup d’heures de sommeil… Le lendemain matin, j’avais croisé Justine juste avant que je ne parte. Il était 9 h et j’étais relativement à la bourre par rapport à  mon programme. De son côté, elle avait une gueule de bois assez marquée. Curieusement, ça allait pour moi.

le verre coincé

 

La télécommande pour choisir les chansons au karaoké. Bonne chance !

 

Le 4ème et dernier soir, Kakao m’avait accompagné à la supérette du coin pour acheter quelques bières à boire à l’auberge. Après la soirée de la veille, on ne voulait pas prendre le “risque” que ça ne dégénère de trop. Étonnamment, il y avait un choix assez conséquent en bières dont des bières belges. Kakao ne les connaissant pas, on s’en avait pris 4 différentes que je lui ai conseillé. On les a bu à l’auberge avec Dude (qui s’était remis de sa gueule de bois), Justine, étant toujours un peu glauque de la veille, n’avait rien bu. En revanche, on avait été rejoint par une Hongroise qui avait été en Chine 3 ans auparavant (elle m’a expliqué qu’elle avait eu quelques soucis avec leurs toilettes : dans quel sens s’accroupir ? Je te laisse imaginer la scène : démonstration de comment utiliser des toilettes chinoises dans la pièce commune) et une Japonaise qui était venue en Corée pour se faire refaire les pommettes et les sourcils. Elle habitait Osaka (tout près du Airbnb où j’avais été deux ans avant) et elle a nous a offerts des Kit Kat au thé vert. Une petite anecdote : Justine avait un téléphone Samsung. Elle m’expliquait que c’était son 3ème, les deux précédents avaient finis de la même manière : tombés dans l’eau des toilettes… Du coup, je lui ai parlé de mon Blackview et des normes IP, notamment de l’IP X8 et X9 qui correspondait à une étanchéité d’une demi heure à différentes profondeurs d’eau. En rentrant chez elle en Pologne quelques jours plus tard, l’une des 1ères choses qu’elle ait faite a été de s’acheter un Blackview en IP68…

Acquisition d’une SIM locale

Mon forfait Free ne comprenant pas la Corée du Sud, j’ai du acquérir une carte SIM locale. Il y a avait trois opérateurs : KT, LG Telecom et SK Telecom. J’étais arrivé un samedi en fin de journée, je n’avais pas eu le temps de m’en occuper. J’avais donc tenté le lendemain. Sauf que : dimanche => boutiques fermées. J’ai donc fait une 2ème tentative le lundi. Alors, ça a été la galère. Dans les agences KT, le passeport ne suffisait pas, il fallait aussi une carte de résident pour obtenir une carte SIM. Dans les agences Olleh, ils refusaient de manière générale. Cependant, dans l’une d’entre elles, un vendeur m’avait dit que j’avais la possibilité d’avoir une SIM mensuelle prépayée mais qu’il me la déconseillait : j’avais 1 Go pour plus de 50 000 W ( > 38 €) donc ce n’était pas rentable. Il y avait également d’autres cartes prépayées de disponibles mais leur validité variait de 5 à 7 jours. J’en avais trouvé une à 15 jours mais le tarif était très élevé également. Finalement, j’ai fini par trouver un magasin pas très loin de la mairie, à proximité du marché Namdaemun. Ils fournissait plusieurs types de forfaits et j’ai pu en prendre un pour un mois uniquement data à 2,5 Go pour 40 000 W (≈30,50 €), chez KT. Ce n’était pas donné mais c’était le mieux que j’avais pu trouver. De plus, le wifi était disponible dans énormément d’endroits (dans les auberges mais aussi dans le métro, certaines zones touristiques, gares etc…) donc je n’avais pas besoin d’énormément de data. Petit détail : la 4G était obsolète depuis pas mal de temps, la 5G était partout et ils commençaient à déployer la 6G. En comparaison, la 4G est à peine déployée en France en 2020 et la 5G est prévue en théorie dans tout le territoire en 2030…

Le bâtiment où j’ai récupéré ma carte SIM

 

Comme d’habitude, j’ai visité Séoul principalement à pied (avec un trajet en bus). Je prenais le métro le matin pour rejoindre mon point de départ et roulez jeunesse. Pour moi, c’est le seul moyen de voir des choses en dehors de ce qui est indiqué dans les guides. Le dimanche, j’avais tourné sud-est, est et centre. Le lundi, principalement dans le centre et le mardi, nord et nord ouest. Le soir de mon arrivée, je n’avais rien fait. J’avais rejoint à l’auberge vers 21 h et après la très petite nuit à Hong Kong (le mec qui ronflait…), j’étais un peu fatigué. Une chose curieuse (enfin, il y en avait plus d’une mais bon) : il y avait de nombreux café/salon de pâtisserie ” à la française”, notamment les “Paris Baguette café”, une chaîne implantée un peu partout en Corée. Pas vraiment une boulangerie, on y trouvait des viennoiseries, des gâteaux et d’autres produits pas forcément d’origine française comme des muffins ou des cookies ainsi que des boissons chaudes comme du café. La plupart incluaient une zone avec des tables où on pouvait se restaurer. J’y ai fait un test, un matin en goûtant leur mini croissants et pain au raisin. C’était correct, pas transcendant mais ça valait largement ceux que tu peux trouver dans les supermarchés en France.

Gangnam

C’est un quartier au sud du fleuve Hangang. D’ailleurs Gangnam veut littéralement dire “au sud du fleuve”. C’est un arrondissement relativement récent, à priori le plus riche de Séoul. Il était traversé par de grandes avenues bordées d’immeubles modernes et beaucoup de sociétés. Il y avait également beaucoup de centres commerciaux, en surface mais aussi en souterrain ainsi que de nombreuses discothèques et … des cliniques de chirurgies esthétiques. Bien que j’y logeais, je ne m’y suis pas vraiment attardé et je l’ai survolé. J’ai préféré prendre les petites ruelles entre les avenues et avec Hong Kong, j’avais eu ma dose d’immeubles parois de verre.

La rivière Tancheon – le fleuve Hangang

C’est une rivière séparant Gandnam et Songpa et se jetant dans le fleuve Hangang. Ses berges étaient aménagées avec une piste cyclable et une allée piétonne. Près de la confluence, il y avait une sorte de barrage sous un pont près duquel de nombreux pêcheurs étaient postés. Séoul était une ville extrêmement propre. Bien qu’il n’y avait pratiquement aucune poubelle publique (je n’en ai vu qu’une seule), il n’y avait absolument aucun déchet ni papier par terre. Les eaux de la rivière et du fleuve étaient logiquement relativement propre (je pense que les égouts finissaient dedans) et poissonneuses. J’avais même vu des échassiers en plein centre ville ! (Par contre pour les espèces, je ne suis pas ornithologue).

Le fleuve Hangang (ou Hang, je ne sais pas) traverse Séoul d’est en ouest pour se jeter dans la Mer Jaune, au nord ouest, à la frontière. Je l’avais longé sur la rive gauche, à partir de la confluence avec la rivière Tancheon jusqu’au pont Cheonho. Tout comme pour la rivière, les berges étaient aménagées de la même manière. Il y avait une sorte de parc aux alentours du pont Cheonho et j’étais tombé sur un espace de festival avec un orchestre de jazz. En traversant le pont, j’ai rejoint Gwangjang. A la sortie du pont, la route était bordée de cerisiers. De là, l’après midi était bien entamé et je voulais rejoindre le centre ville avant la tombée de la nuit. J’ai donc pris le métro jusqu’à la station Dapsimni, à la jonction de Dapsimni et Yongdap. De là, j’ai rejoint la rivière Cheonggyecheon.

 

La rivière Cheonggyecheon

C’est une petite rivière traversant le centre de Séoul, au nord du fleuve. Ses berges ont été aménagées en promenade sur environ 10 km aller/retour. Très joli, limite intimiste, elle était en contrebas des rues et il était possible de s’y balader dans un calme relatif. Il y avait une zone “spécial couple” où les amoureux pouvaient faire des selfies avec des cœurs en arrière plan. A proximité, il y avait également des panneaux sur les deux berges couverts de carreaux illustrés ou comprenant des messages. Il y avait même le langage des signes avec leur correspondance pour les hangeuls. On pouvait traverser la rivière en sautant sur des rochers plats, dans un genre de passage piéton dans l’eau peu profonde et claire. L’accès était aussi possible de nuit avec les allées éclairées donnant un charme tout à fait différent.

Le Marché de Dongdaedum

C’est un quartier en plein centre de Séoul, à proximité de la porte Dongdaedum. C’est la plus grande zone commerciale de la Corée du Sud avec un centre commercial immense (je n’y suis pas allé) et des marchés dans les rues avoisinantes. La zone est également occupée par le Dongdaemun design plaza ou DDP. C’est un immense bâtiment inauguré en 2014 avec une structure assez… spéciale. Certains le compare à un vaisseau spatial avec ses façades tout en courbe. Il abrite de nombreuses salles pour des concerts, des musées, des expositions d’arts et même des laboratoires de recherche. Deux énormes sculptures contemporaines gardent un de ses côtés, le long de l’avenue Jangchungdan. Un parc/jardin complète le site avec tout une partie recouverte de roses artificielles qui s’allumaient à la nuit tombée.

 

Le marché KwangJang

Il y avait de nombreux marchés couverts à Séoul. Celui ci était à proximité du DDP, quelques rues plus loin à l’ouest. Il était principalement composé de stand de restauration ce qui en faisait un gigantesque restaurant de rue. Il y avait des bancs ou des tabourets devant chaque étal, on se posait tandis que la/le cuistot préparait le plat qu’on avait commandé. C’était un bon moyen de manger local à petit budget. J’avais pris des mandus, des raviolis avec des garnitures variantes suivant les stands, restaurants, régions. Vu que je n’y connaissais rien, la vendeuse m’avait fait un panachage qu’elle m’avait servit dans une soupe, le mandu-guk. Petit détail : pour les repas (au marché mais n’importe où ailleurs), il y avait systématiquement des petites assiettes de banchan qui étaient servies. Ce sont des légumes fermentés assaisonnés au piment rouge et à l’ail. Le plus fréquent était le kimchi, à base de choux, de concombres ou de radis blancs. De manière générale, je prenais souvent des kimpabs, des rouleaux de riz enrobés d’algues et fourrés de d’accompagnements très variés : légume, omelette, crabe, poissons etc… C’était comme des makis japonais mais en plus gros. Parfois beaucoup plus gros même et servis coupés en rondelles épaisses. Tant que j’y suis, un petit aparté au niveau des baguettes. Les baguettes en Corée sont plates avec les bouts arrondis, contrairement aux baguettes chinoises ou japonaises qui sont pointues. Résultats, ça glisse beaucoup donc si tu n’es pas habitué avec les baguettes pointues, tu vas encore plus galérer avec les coréennes.

 

Namsam Park

Le parc Namsam est un parc immense au sud de Séoul (namsam signifie la montagne du sud), dominée par le mont Namsam à 262 mètres d’altitudes. J’y avais accédé par le côté nord où il y avait un minuscule village de hanok, maisons traditionnelles coréennes : le village Namsamgol. Malheureusement, l’accès était fermé. Pas vraiment grave, le parc Namsamgol à proximité n’était pas mal avec les fleurs qui commençaient à sortir. Il y avait également une place où ils avaient installé une time capsule pour 1000 ans. De là, j’avais rejoint le parc Namsam par le nord est et atteint le sommet par le côté sud est. Les allées piétonnes étaient extrêmement larges (et des Coréens équipés en mode randonnées de hautes montagnes, limite ils avaient des cordes à leur sac à dos…). Il y avait également certaines parties avec des escaliers qui indiquaient le nombre de marches parcourues… Du sommet, on avait une vue globale de Séoul assez dégagée. On y trouvait également la tour de Séoul au pied de laquelle il y avait une terrasse d’observation avec toute une zone de gardes fous remplie de cadenas d’amoureux (faudra qu’un jour on m’explique d’où vient cette tradition…). Il y avait également un accès, payant cette fois, au sommet de la tour avec une vue panoramique. Bon, avec mon vertige, ce n’était même pas une option envisagée. Je suis ensuite descendu par l’accès “officiel” à la tour : par le nord ouest, via des escaliers longeant les anciennes fortifications de Séoul. Un téléphérique était également en place entre le sommet et l’entrée nord ouest.

 

Le marché Namdaemum

Situé à proximité de la porte Namdaemum (Sungryemun, que je n’ai pas réussi à trouver…), c’était un énorme quartier marchand où on pouvait trouver de tout. Datant de 1414, c’était le plus ancien marché de Corée. Pour être plus exact, l’emplacement était utilisé pour cette activité depuis 1414. Je  doute que les magasins ou que les bâtiments dataient de cette époque (la guerre était passée par là). Certaines rues étaient même spécialisées et des zones avaient leur propre nom comme la rue pour les vêtements pour enfants. J’y avais été par l’entrée sud est, en venant du parc Baekbeaom, une extension du parc Namsam. Bon, le shopping n’étant pas mon truc, je n’y avais pas trop traîné non plus. Les magasins n’avaient rien de vraiment insolites dans l’ensemble.

 

La gare centrale de Séoul, culture station 284, Seoullo 7017 et mairie.

Je ne vais pas dire grand chose de ces lieux. La gare étant proche du marché Namdaemum, j’en avais profité pour y acheter mon billet pour ma prochaine étape.  Très moderne avec une salle immense, je n’avais pas eu de problème particulier, que ce soit pour m’y repérer que pour trouver le guichet. La culture station 284 était l’ancienne gare de Séoul. C’était devenu un genre de musée de la culture et historique avec un mélange d’exposition d’arts modernes et d’historique de la station. Le n° 284 était le n° de l’ancienne gare (je t’avais dis que les stations de métros avaient toutes des n° différentes ?). Bref, je n’ai pas compris grand chose. Quand au Seoullo 7017… Je n’ai pas trop bien pigé non plus. C’était un mélange de parc botanique et de passage aérien partant du nord de la gare centrale pour rejoindre le quartier Jungnim, à l’ouest. D’après ce que j’avais pu trouver, c’était des anciennes voies routières aériennes qui avaient été reconverties en allée piétonne. Le résultat était insolite. Quand au nombre 7017, à priori il venait de 1970, année de construction des routes et de 2017, année de sa reconversion en parc (? )/promenade (?). De là, j’ai rejoint Dongdaedum en passant devant la mairie (et en achetant enfin ma carte SIM :D).

Les Palais

Séoul avaient 5 palais construits durant la période Joseon : Changdeokgung, Gyeongbokgung, Deoksugung, Changgyeonggung, Gyeonghuigung. Je n’avais pas l’intention de tous les visiter : 1) pas le temps. 2) c’était un peu comme les verres d’alcool fort à jeun: 1, ça va, 2 pourquoi pas, 3 ça commence à faire beaucoup, plus de 3 : on vomit. Suite aux conseils de Justine (la Polonaise), j’étais allé au palais Changdeokgung, au nord du temple Jongmyo. C’était un mardi, il était donc ouvert. Le palais Gyeonghuigung était plus imposant mais elle me disait qu’il y avait beaucoup trop de monde. Elle m’avait aussi conseillé de le visiter en habit traditionnel, l’entrée étant gratuite dans ce cas. Il y avait des boutiques dans le quartier qui en louait à des tarifs intéressants. Sauf que j’avais du passer par des rues un peu trop en dehors des itinéraires habituels, je n’en ai vu aucune en arrivant. En repartant par contre…bref.

L’entrée du palais Changdeok (gung signifie palais) coûtait 3 000 W (2,30 €). Inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO en 1997, il a eu une histoire relativement chaotique. Il avait été construit en 1405 puis détruit par les Japonais fin XVIème siècle. Reconstruit en 1610, il est à nouveau détruit en 1623. Pas par les Japonais cette fois, mais suite à un coup d’état. Il est encore une fois rebâtit en 1647 et tient le coup jusqu’en 1907 où il subit un autre incendie. Il est restauré entièrement de 1990 à 1999.

C’était un lieu très grand réparti en plusieurs pavillons. Je ne vais pas détailler leur nom ni leur fonction. Certaines zones avaient des arbres qui commençaient à fleurir, c’était assez joli. Malheureusement, le temps était couvert donc la lumière n’étai pas vraiment intéressante. Il y avait un peu de monde mais ce n’était pas la foule non plus. Il y avait également une classe de primaire qui visitait. La maîtresse avait une méthode efficace pour se faire entendre : elle avait un casque micro et une enceinte portative. Quelques Coréens et Coréennes étaient en habits traditionnels. Le palais possédait un jardin “secret”, Huwon. Localisé dans un endroit reculé du palais, c’était là que les rois et leur famille allaient se détendre. Malheureusement, il ne pouvait se visiter qu’en groupe avec un guide, moyennant 5 000 W. Il y avait un guichet spécifique un peu plus au nord dans le palais. Au même endroit, il y avait également la billetterie pour accéder au palais Changgyeong, pour 1 000 W. Les visites guidées n’étant pas mon truc, j’avais opté pour la visite du palais Changgyeong.

 

Le palais Changgyeong a une histoire aussi chaotique que le palais Changdeok : une 1ère version a été construite en 1104 sous la dynastie Goryeo, avec une autre appellation. Il est repris par la dynastie Joseon comme palais provisoire en attendant que le palais Changdeok soit construit. Il est ensuite aménagé en 1418 et est destiné à l’usage du père du roi de l’époque qui avait abdiqué cette même année. En 1484, son utilité change et il devient la future résidence des veuves du roi et prend le nom définitif de Changgyeong. Il est détruit fin XVIème siècle par les Japonais (après le Changdeok, ils n’étaient pas à ça près) et reconstruit en 1616. Il est quasi entièrement détruit par un incendie accidentel en 1830. Seule la salle du trône, le pavillon Myeongjeong, en échappe. Le palais est reconstruit en 1834. Il est ensuite transformé en zoo et jardin botanique par les Japonais au début du XXème siècle. Le zoo est déménagé dans les années 1980s, tandis que le palais est entièrement restauré. Le pavillon Myeongjeong est la plus vieille salle du trône de Corée et est orienté vers l’est, contrairement aux autres qui sont vers le sud. Bien qu’il a été entièrement restauré, j’ai toutefois un petit doute sur le qualitatif “entièrement”. Le jardin botanique, nommé Daeonsil, (construit par une société française soit dit en passant) était toujours présent et de nombreux panneaux indiquaient les anciens emplacements de certains pavillons (dont celui de la reine) où il n’y avait quasiment plus rien à part quelques fondations… Donc je dirais plutôt : les bâtiments encore debout avaient été restaurés. C’était un endroit moins grand que le palais Changgyeong mais il était très agréable de s’y promener. Il y avait un petit étang (construit par les Japonais et réaménagé en style coréen) et le jardin botanique rajoutait une pointe insolite intéressante. En revanche, il y avait un endroit dont je n’avais pas vraiment compris l’usage : la chambre des placentas du roi Seongjong. A priori, les familles royales conservaient les cordons ombilicaux et le placenta des enfants dans des urnes dans une chambre appelée taesil. Enfin, quand on parle de “chambre”, c’est plutôt un genre de monument en pierre. Un autre monument en pierre appelé taesibi racontait l’histoire du placenta. Chose qui n’était pas précisé : était ce pour des cas de fausses couches ou de morts infantiles ? Ou bien était ce systématique pour tous les enfants ?

 

Le temple Jogyesa

C’était un temple qui était le siège de l’ordre Jogye, le bouddhisme traditionnel coréen. Il était pas très loin de la porte Dongsipjagak. Il y avait une préparation pour une espèce de fête/cérémonie en préparation pour l’anniversaire de Buddha avec des centaines de lampions accrochés. Un espace proposait d’en faire soi même. C’était une zone avec un énorme tapis (drap ?) au sol et les gens s’y installaient en enlevant leurs chaussures aux bords.

 

Randonnée sur le mont Inwangsan.

Séoul était dans une cuvette, entourée de montagnes. Au nord, les massifs constituaient le parc national Bukhansan. Je n’avais malheureusement pas le temps de m’y enfoncer. Je suis donc allé au mont Inwangsan, au nord ouest de la ville dont les faubourgs occupaient une partie de sa base. Les Coréens adoraient la randonnée, à tel point que c’était limite le sport national. En conséquence, il y avait énormément d’aménagement pour la marche. J’ai déjà parlé des allées le long des berges du fleuves mais la plupart des chemins de randonnées dans les montagnes étaient très bien balisés et aménagé. Un peu trop peut être : il n’était pas rare d’avoir des longs tronçons recouvert de tapis tressés épais qui amortissaient les pas. Certains trottoirs avaient même un revêtement en polymères élastiques dans le même but. Après les randonnées en Chine, la différence était frappante. De plus, les Coréens ne rigolaient pas au niveau de l’équipement : ils étaient pratiquement tous équipé comme s’ils allaient faire le GR20 sur plusieurs jours, même pour des promenades. Dans le parc Namsam, il n’était pas rare d’en voir avec autant de matériel. J’ai atteint le début de la randonnée à l’est en passant par les quartiers Nuha et Nusang et une portion de route. La montée n’a pas été très difficile entre les tapis au sol et les escaliers. J’ai pu atteindre les anciennes fortifications. Il y en avait un peu partout en petite périphérie de Séoul. De là, j’ai continué à monter en direction du sud tout en croisant un groupe de militaires en exercices. Pas très loin du sommet, il y avait un embranchement : j’avais le choix de continuer au sud ou bien de prendre un escalier qui descendait vers l’ouest. Je n’ai pris aucune des solutions : le chemin au sud arrivait à des escaliers certes très bien aménagés mais à flanc de parois, idem pour l’escalier allant vers l’ouest… Bon, ben mon vertige décidant à ma place, j’ai fait demi tour et suis descendu par le nord, en longeant les anciennes fortifications. C’était un peu dommage, j’étais au milieu des arbres et la vue était jolie. J’ai rejoint la ville ensuite par le quartier Cheongun où je suis tombé sur une espèce de bibliothèque en libre service avec plusieurs petits pavillons où à priori, on pouvait entrer et se poser autour d’une table basse pour y passer un moment.

 

La zone démilitarisée – DMZ

Depuis la fin des combats en en 1953, la frontière des deux Corées a été mise en place avec une zone tampon de 4 km de large et 248 km de long. Contrairement à ce que son appellation peut laisser croire, cette frontière est une des zones les plus militarisées au monde avec près d’un million de mines et plus d’un million de soldats stationnés en permanence (environ 700 000 au nord, 400 000 au sud avec une division d’infanterie US), sans compter les bunkers, les barbelés et les miradors, la routine habituelle. Il n’y a qu’un seul point de passage officiel sous l’autorité de l’ONU. Un 2ème passage avait été ouvert en 2007 mais refermé en 2008. Cependant, des tunnels creusés par la Corée du Nord à partir des années 70s permettent à celle ci d’accéder discrètement  dans le territoire du sud (il y en a 3 ou 4 qui ont été découvertes  mais d’autres existent plus que probablement. Sur 248 km, il y a de quoi faire). Cette DMZ se visite, que ce soit côté nord ou sud, avec évidemment des objectifs différents. 99,99 % des guides/blogs sur la Corée que tu verras te diront que c’est une visite à faire absolument. Je ne l’ai pas fait. Dans ma partie en Chine, tu as lu une partie de mon opinion sur la présence militaire et/ou policière. Donc de base, tu comprends bien que je ne vais passer une demi journée (ou la journée suivant le choix de visite) dans un endroit remplis de soldats prêts à tirer, très surveillé, avec des champs de mines et des guides qui te disent quoi prendre en photos (évidemment, tu ne peux pas photographier ce que tu veux). Je n’en vois pas l’intérêt et je ne comprend pas vraiment comment les Coréens du sud peuvent attacher autant d’importance à y organiser des visites touristiques. C’est très bien organisé, avec des agences agréées et tout.  Une des explications possibles est qu’avec leur passé et leur patrimoine un peu (beaucoup) détruit, ils veulent faire connaître leur histoire au monde. Mais pour moi, ce n’est pas encore de l’histoire. C’est le présent, la situation est la même depuis près de 70 ans. Quand les deux Corées auront enfin fait la paix et la frontière ouverte, j’irai peut être. (Si je ne suis pas mort avant, la paix n’étant pas à l’ordre du jour : quelques jours après que je sois parti de Corée, la Corée du Nord avait tiré un ou deux missiles balistiques qui avaient finis dans les eaux territoriales du Japon…). La DMZ dans ce cas n’aura plus d’utilité et deviendra un vestige de cette période, au même titre que le mur de Berlin. Donc il y aura un intérêt du point de vue historique. Le seul “avantage” actuel de cette zone est qu’elle est devenu un sanctuaire pour une partie de la faune qui arrive à éviter les mines et certaines espèces, comme la panthère des neiges, y survivent sans être traqués par les braconniers.

Je suis parti de Séoul au 4ème jour, sous la pluie. J’avais prévu d’aller à Sokcho, au nord est, à côté du parc national Seoraksan. Mais Kakao m’avait déconseillé d’y aller : un énorme incendie s’était répandu dans la montagne depuis plusieurs jours et menaçait la ville. Vu que je ne suivais pas du tout les informations, je n’étais pas au courant. A priori, ça avait été déclenché par un court circuit dans un transformateur… Du coup, j’ai zappé cette étape et modifier un peu mon itinéraire. Spoil : il y a eu d’autres modifications ensuite. Je suis donc allé à Andong, au sud est de Séoul.

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