San Francisco

San Francisco (SF) est une ville et un comté sur la côte ouest des Etats Unis, dans l’Etat de Californie. Elle est bordée à l’ouest par l’océan Pacifique et par la baie de San Francisco par l’est. Elle a été fondée fin XVIIIème siècle par les Espagnols et se développe au XIXème siècle avec les mines d’argent et la fondation de Levi’s. Avec plus de 880 000 habitants, c’est la 2ème ville la plus densément peuplée après New York. Le comté compte la Sillicon Valley, au sud, qui est le 1er pôle technologique au monde. Elle se revendique comme une ville de tolérance et une ville sanctuaire pour les sans papiers, refusant d’appliquer les lois d’immigrations fédérales depuis 1989. La 1ère ville ayant fait cette démarche est Los Angeles en 1979. Cela ne veut pas dire que tu peux arriver dans ces villes en avion sans ESTA.

J’ai pris un bus de Greyhound depuis Seattle. Plus de 20 heures de transports, il y avait un transit à Portland. Décidément, cette ville avait pour vocation d’être un point de transit ? Pour rappel, j’y avais eu mon changement d’avion pour aller au Canada depuis le Japon. J’y suis arrivé vers 17 h, sous la pluie. Le 2ème bus devait partir à 18 h 25. Il y a eu un gros retard et je suis resté près de 3 heures. Heureusement la gare routière était relativement grande et il ne manquait pas de bancs. Je suis reparti vers 20 h, toujours sous la pluie. Les sièges étaient larges et longs donc j’avais de la place, d’autant plus que j”étais tout seul pour deux fauteuils. Au niveau confort, ça n’avait rien à voir avec les bus de Corée et je n’arrêtais pas de glisser quand je mettais le dossier en position “couché”.  En plus, il y avait deux ou trois  femmes derrières moi qui discutaient à voix fortes en rigolant beaucoup quasiment non stop de tout le voyage, même quand la nuit était bien avancée. Donc je n’avais pas pu beaucoup dormir. Des toilettes étaient à disposition au fond du bus, le wifi était disponible mais dépendant des relais à l’extérieurs (donc pas très fort la plupart du temps) et des prises usb étaient disponibles à chaque siège. Elles étaient cassées pour la plupart mais c’est le geste qui compte on dira. Je suis arrivé à Sacramento le lendemain matin. Le chauffeur nous avait fait un discours assez drôle pour nous prévenir. Je ne m’en souviens plus exactement de ce qu’il disait (et je n’ai pas noté, j’avais autre chose à faire le soir) mais je me souviens qu’on avait rigolé. Il avait réussi à rattraper une partie du retard et on est arrivé vers 8 h, au lieu de 7 h prévu. La gare routière de Sacramento était dans un bordel assez  impressionnant. Le service de ménage était en cours donc une seule file était disponibles pour tous les bus, les autres portes étant fermées. Là dessus, on était un certain nombre à avoir un transit pour San Francisco mais avec le retard, on avait évidemment loupé le dernier bus. Donc c’était la pêche aux renseignements aux guichets pour les horaires (les panneaux d’affichages étant en mode “on fait ce qu’on veut”), pour éventuellement échanger les billets (heureusement, ce n’était pas nécessaire).

Un garde contrôlait les billets pour nous donner l’accès à la zone d’attente de la gare. Je me suis approché de ce dernier pour lui demander s’il avait quelques informations pour les horaires des prochains bus. Il m’a stoppé net avant même que je ne pose la moindre question. Il m’a forcé à reculer à plus d’un mètre de lui, les mains bien en vue. Et seulement là, il a bien voulu m’écouter. Je n’ai pas bien compris sur le coup mais je sentais qu’il était relativement méfiant bien que très poli. En fait, j’avais acheté un porte bouteille inférieure à 500 ml qui s’accrochait à la ceinture au Japon et avec ma veste, seule le bas était visible vu que je le portais sur le côté. J’avais une bouteille vide dedans donc la mini sacoche paraissait remplie. Il pensait que c’était un holster et il voulait surveiller mes mains au cas où j’aurais voulu saisir mon “arme”. Il s’est rendu compte qu’il s’était planté quand je suis sorti fumer et jeté la bouteille vide. A mon retour, il s’est marré et m’a expliqué son erreur. Sur le coup, je m’étais demandé “Mais à quel moment je pourrais me balader avec un flingue à la ceinture comme si c’était normal ?”. Mais c’était relativement logique. Aux États Unis, les lois fédérales sur les armes sont plus souples qu’en France et les états ont leurs propres lois donc j’aurais effectivement pu avoir un pistolet sur moi. En revanche, à San Francisco, les civils ne peuvent en principe pas avoir d’arme à feu sur soi, aux dernières nouvelles. Bref, je suis reparti avant 9 h et je suis arrivé à SF vers 11 h, sous le soleil.

La gare routière était au nord ouest, dans The East cut. J’avais du temps avant de rejoindre mon auberge, je suis donc d’abord allé à la station Flixbus acheter mon billet pour ma prochaine étape. Elle était un peu plus au sud, au sud de South park, près de la gare SF 4th & King. J’ai beaucoup tourné pour trouvé une agence et finalement, j’ai demandé à couple qui attendaient leur bus. En fait, Flixbus n’avait pas d’agence, tout se faisait en ligne. Le lieu était juste l’arrêt de bus. Bref, je suis retourné dans le centre et je me suis posé un peu dans un McDo dans Financial District. Me juge pas, j’avais un creux et c’était le seul truc que j’avais vu sur place. C’était pas la meilleure idée que j’avais eu : c’était le rendez vous des SDFs. Pas méchants mais l’odeur n’était pas des plus agréables. Après avoir parcouru une petite partie de la ville, j’ai rejoint mon auberge en fin d’après midi.

L’Amsterdam hostel était très bien placé :  à trois blocs d’Union Square, il était relativement proche d’un certain nombre de quartiers potentiellement intéressant et à 2 rues de California street, une rue qui traversait SF d’est en ouest en ligne droite. Ce n’était pas la seule mais elle m’avait énormément servi pour me repérer. L’auberge avait 2 étages et un sous sol. J’étais dans une chambre au 1er, qui donnait sur la rue en pente. 4 lits superposés, il y avait également une petite salle de douche avec wc. Le robinet était cassé donc il était assez difficile d’avoir de l’eau chaude. J’étais avec deux Hollandais avec qui je n’ai pas énormément discuté, ils dormaient beaucoup. Il y avait un 4ème mec avec qui je n’ai pas échangé un mot. Il partait le matin, il rentrait le soir après tout le monde donc au niveau contact, c’était limité. Le 2ème jours, les Hollandais avaient été remplacés par deux Irlandais qui parlaient un peu plus.

La pièce commune était au sous sol : en deux parties, il y avait un coin salon avec deux canapés, deux tables basses et un coin plus isolés avec des fauteuils. Un couloir menait à la cuisine commune, relativement grande avec des placards et un gros frigos. Le système des étiquettes étaient de vigueur pour nos denrées mais les condiments comme l’huile ou le sel était en libre service. Il y avait également du café et du thé à volonté. La cuisinière était à gaz, avec quatre feux et des poêles en fontes. Il y avait également tout ce qu’il fallait au niveau des assiettes, couverts, verres et mugs. et un coin avec une grande table et des chaises hautes. Le petit déjeuner était compris. Il consistait à des pancakes qu’on cuisait nous même. Il y avait une gros fait tout rempli de pâte et on se faisait nos pancakes à la poêle, chacun son tour. Du coup, je prenais un “gros” petit déjeuner le matin qui me faisait tenir jusqu’au soir. Je ne faisait que deux pancakes mais n’étant pas particulièrement doué, ça ressemblait plutôt à de grosses galettes. Donc ça me faisait le plein. Un matin, un groupe de Français arrivé de la veille avait foutu un bordel dans la cuisine. Ils n’avaient rien compris du fonctionnement du petit déjeuner. Alors que c’était très simple : on se faisait son ou ses pancakes, on les mettait dans son assiette, on y versait la confiture, le sirop d’érable ou le sucre et on allait ensuite s’installer à la table juste avec son assiette et son café. En laissant le reste dans la partie cuisine pour les autres. Là non, ils avaient tout ramené à leur table histoire d’être tranquilles. Donc ceux qui se faisaient leur pancake tournaient partout pour trouver le sucre par exemple. Une bonne femme de leur groupe avait même pris mes pancakes. Après avoir versé la pâte, j’avais tourné le dos pour chercher un café et elle avait pris la poêle pour se servir alors que la pâte n’était même pas encore cuite. “Ah, bah je croyais qu’on se servait directement !”. Les Français en groupe, c’est une horreur dans les voyages. En solo ou à 2 voire 3, ça peut aller mais plus, rien ne vas plus.

A part ces gougnafiers, j’y avais rencontré pas mal de monde plus sympathique, surtout des Français d’ailleurs. Je ne sais pas trop pourquoi mais il y avait une proportion de Français dans cette auberge assez élevée. J’ai fais la connaissance d’une journaliste freelance française le 1er matin. Elle avait un peu de mal pour allumer les feux à gaz donc je lui avais filé un coup de main. Elle faisait un reportage sur les pilotes de drones à Las Vegas et était à SF pour interviewer une ancienne pilote. Ça m’avait rappelé le film Good kill d’Andrew Niccol. Elle avait ensuite prévu un reportage au Brésil. Le 2ème soir, j’ai discuté avec un groupe d’origine amérindienne. J’avais demandé à l’un d’entre eux s’il pouvait surveiller mes affaires le temps que j’aille me chercher un café. A mon retour, ils m’ont proposé un vieux whisky. Pas mauvais, pas tourbeux donc ça m’allait. Ils avaient une boîte qui vendaient du matériel pour les écoles, des meubles, des trucs comme ça. Un jeune Français (Alfred) nous a rejoint dans le cours de la soirée. Il était auto entrepreneur et il était venu sur la côte ouest un peu en mode YOLO. Il avait prévu 3 nuits à SF et ensuite il ne savait pas trop ce qu’il allait faire. En fait, il attendait un de ses amis qui venait faire un stage de 6 mois  aux US donc le temps qu’il arrive, il tuait le temps. Une Turque d’une quarantaine d’années nous a rejoint un peu plus tard. Un peu BCBG, elle dénotait un peu dans l’auberge avec ses bijoux et sa robe en style tailleur. Elle était fumeuse donc on avait pas mal discuté dehors durant nos “sorties” clopes. D’ailleurs, j’avais discuté un matin avec un Bulgare durant une de mes “sortie clope”. Il était venu à SF un peu à l’arrache et il cherchait un petit boulot d’été. Je lui ai conseillé d’aller voir vers Pier 39, j’y avais vu pas mal de boutiques qui cherchait des employés saisonniers. Je l’ai revu le lendemain, mon conseil avait été bon : il avait trouvé un petit boulot. Il conduisait des mini voitures à pédales pour les touristes. Le dernier soir, j’avais revu Alfred. Deux autres Françaises (encore !) étaient arrivées également. Elles avaient une vingtaine d’années et se faisaient un petit voyage entre copines. Elles avaient profité d’être à SF pour s’acheter un peu de cannabis (c’était aussi légalisé là bas). Du coup, on s’était fumé un joint dans la soirée. Il n’était pas aussi fort que celui de Seattle donc ça ne m’avait rien fait, c’était ok.

Comme je l’ai dis précédemment, l’auberge était assez bien placé. A seulement quelques rues de Chinatown, ça m’arrangeait pas mal. Je n’avais aucune envie de visiter le quartier (la Chine, j’en avais eu ma dose) mais pour y faire mes courses, c’était intéressant. Par rapport aux autres supérettes, les prix étaient largement inférieurs. J’avais aussi un autre intérêt : j’avais une visite un peu spéciale de prévue quelques jours plus tard, axée sur la photographie et je devais me trouver un trépied. Je m’étais débarrassé de mon monopode en Chine mais de toute façon, il ne m’aurait pas servi. C’était uniquement tripode ou bien l’entrée m’était refusée. Je devais donc en acheter un et Chinatown était très bien pour ça.

Chinatown

 

Il y avait un certain nombre de boutiques pour le matériel photo dans ce quartier à des prix potentiellement intéressants. J’y suis donc allé la veille de mon départ de SF (je n’allais pas m’encombrer inutilement avant). Je suis passé sur Grant Ave et j’ai commencé à fouiner un peu. Dans une boutique, j’avais trouvé un trépied qui m’allait à peu près. En aluminium, il dépassait quand même les 2 kg et dépassait les 50 cm replié donc niveau encombrement, c’était juste. Il n’entrait pas dans mon sac à dos. Mais ce n’était pas trop grave, je pouvais le fixer à l’extérieur du sac et j’avais prévu de louer une voiture quelques jours plus tard donc le poids supplémentaire n’était pas trop gênant. Par contre, je devais m’en débarrasser avant de prendre l’avion pour la France. Les trépieds ne passaient pas en bagages à main et il était impossible de le passer en soute. Il était à 79 $ mais le vendeur me l’a proposé à 69 $. Je lui ai répondu que je finissais le tour des magasins et que si je ne trouvais pas mieux, je reviendrai. Il m’a fait une réduction supplémentaire à 65 $. Bon, j’ai accepté et j’ai payé en CB à son collègue (la Monabanq n’avait pas été bloquée ! Miracle !). Ce dernier a vu mon boîtier et surtout mon objectif. Il faisait aussi de la photo.  On avait donc passé un peu de temps à discuter. Mon Tamron l’avait impressionné. D’ailleurs, c’est quelque chose que je n’ai pas bien compris, pourquoi la plupart des personnes sensibles à la photo que j’avais rencontré était impressionné par le Tamron ? C’est un très bon objectif, certes, mais ce n’est pas le seul en 17 – 50. Il m’a fait “Écoute, c’est dommage d’avoir ces filtres avec l’objectif que tu as. Essaie ça. Je te le conseille parce que tu n’es pas comme les autres touristes. Si tu avais eu juste un objectif Canon classique, je ne t’en aurais même pas parlé”. Bon, il y avait un peu de lèche botte pour faire une vente je pense mais il semblait relativement sincère. C’était un filtre polarisant Axpro en édition platinium. Effectivement, après quelques essais, il était d’une qualité supérieure à celui que j’avais. De plus, il était très résistant aux chocs. Le gars me l’a prouvé en cognant assez durement dessus. Donc si je le prenais, je n’avais plus besoin du filtre UV qui me servait uniquement pour protéger l’objectif des chocs.

Matériel intéressant mais à 300 $… En me voyant hésiter, il m’avait fait une 1ère remise de 20 % mais c’était encore trop cher pour moi. Du coup, il m’a proposé de m’offrir le pied que j’avais acheté. Soit une réduction de 65 $ supplémentaire. C’était intéressant mais j’étais encore très hésitant. Il a fait une dernière relance en m’offrant les taxes. Aux US, tous les prix sont HT et il faut rajouter environ 5 à 8 % de taxes en passant à la caisse suivant les états. A SF, c’était un peu plus de 7 %. Bon, vu les remises qu’il faisait soit le prix de départ était une arnaque soit il voulait sincèrement que je prenne ce filtre. J’ai fini par craquer. Au final, j’en ai eu pour 170 $ que j’ai payé en espèce, (235 $ en prenant en compte le trépied offert). Je ne voulais pas faire de CB pour une histoire de plafond de paiement. J’ai quand même fait une petite recherche après sur le site d’Axpro. Le filtre était bien à 300 $, il n’avait pas cherché à  m’arnaquer. Petite précision : au niveau des comptes, je n’ai pas inclus cet achat dans mon budget tour du monde. Le filtre était un matériel photo non spécifique au voyage à la différence des souvenirs par exemple. Le trépied aurait normalement du y être compté mais vu qu’il m’avait été offert…

J’ai parcouru que la moitié nord de SF. J’aurai pu passer quelques temps dans la partie sud la dernière journée mais j’avais eu un coup de flemme. Pas taper, j’avais fait tout le reste en marchant sur 2 jours et demi et j’étais un peu fatigué. La ville n’était pas très large, environ 10 km, donc ça se faisait sans problème à pied. Une grande partie était sur des collines avec parfois des rues aux pentes très raides. Au niveau des visites, je me suis focalisé sur les entrées libres. Au niveau de la météo, c’était très variable avec des averses régulières. La 1ère journée, j’étais resté principalement au nord est, le 2ème jour était le plus physique : j’ai longé la côte nord jusqu’au Golden Gate à la pointe nord ouest puis j’étais revenu par les collines, en zigzagant autour de California street. Le 3ème jour, j’étais resté principalement à l’ouest et le centre.

Les quais

SF avait une bonne centaine de quais répartis principalement sur l’est et le nord de la péninsule, sur la baie. Le jour de mon arrivée, j’avais fais un petit tour depuis l’embarcadère jusqu’à Fisherman’s Wharf, un quartier extrêmement touristique. J’y étais retourné le lendemain sur la partie ouest pour longer la côte. Enfin, j’y avais un dernier tour le 3ème jour en fin d’après midi pour la prise en main de mon  nouveau filtre. Je ne vais pas détailler tous les quais, juste quelques uns.

L’embarcadère

Situé au nord est, c’était à la fois une rue et un bâtiment qui était le terminal pour certains ferrys.  Il y avait une plaza à proximité avec la fontaine Vaillancourt. Un peu spéciale, c’était une fontaine construite en béton dans un style assez… étrange.

Pier 7

Ce n’était pas vraiment un quai mais une jetée en bois bordée de lampadaires et de bancs. Il y avait très peu de monde, j’avais eu de la chance. Des pêcheurs étaient à l’extrémité. De là, il y avait une vue globale du Financial district avec la transamerica pyramid, un immeuble construit en forme de pyramide avec une base antisismique.

En remontant vers le nord ouest, on pouvait passer de quai en quai par des petits passages qui faisaient le tour ou bien traversait quelques bâtiments. C’était agréable, ça évitait de longer la rue principale jusqu’au pier 33 qui servait de point de départ pour les visites d’Alcatraz. Je n’ai pas visité Alcatraz donc je n’en parlerai pas. Trop touristique, je n’étais pas vraiment tenté. On voyait très bien l’île et la prison des quais, ça me suffisait.

Whisherman’s wharf

Ce quartier englobait une zone de pier 39 à Hyde Street pier ainsi qu’un espace à l’intérieur de la ville. Dans l’ensemble très touristique, il y avait énormément de boutiques et de restaurants à l’image de pier 39 et quelques musées comme Madame Thussauds. Pas très intéressant pour moi à part pour trouver des cartes postales.

Pier 39

Le quai le plus touristique. Relativement grand, il était occupé par une succession de boutiques et de restaurants sur deux niveaux avec également un genre de fête foraine. Il y avait évidemment beaucoup de monde. A l’extrémité, il y avait une petite place où une scène était installée. Je ne sais pas si c’était permanent mais un One man show y était présenté plusieurs fois par jour. Principalement des jongleries et du funambulisme.  Je m’étais placé en hauteur, au 2ème niveau, donc j’avais une vue bien dégagée. A défaut d’être original, l’homme était assez drôle et interagissait beaucoup avec le public. La fin du quai donnait sur un petit port avec des pontons occupés par des dizaines d’otaries (ou des lions de mer, je ne sais pas). Un petit musée sur ces animaux était aussi présent. C’était insolite de voir ces animaux tranquilles en milieu urbain. Mais l’agglutination des touristes sur le ponton pour les voir me rendait un peu triste. Et encore, il y avait beaucoup moins de monde qu’en plein été. Plus que les otaries, j’observais les gens et je n’étais pas vraiment joyeux du spectacle. J’en faisais aussi parti, ce qui n’arrangeait rien. Bon, j’étais à l’étage, là où il y avait quasiment personne, je n’allais pas être encore plus contradictoire à rejoindre les gens sur le ponton. Le pier 39 n’avait au final pas grand chose d’intéressant pour moi. Quelques boutiques étaient curieuses, dont une uniquement de chaussettes, mais c’était beaucoup trop aimant à touristes à mon goût.

 

Pier 45 et alentours

Au nord de Wishermans’ Wharf, c’était un très grand quai avec un sous marin et un cargo, tout deux datant de la 2nde guerre mondiale, qui se visitaient. Pour la petite histoire, le cargo a failli être détruit en mai 2020 à cause d’un incendie d’un entrepôt à proximité. Depuis, un bateau à incendie lui est affecté. Il y avait également un marché aux poissons ainsi que le musée mécanique juste au début du quai. Son nom était véritablement écrit en français (je ne sais pas pourquoi). C’était un espace où était exposé des dizaines de jeux d’arcades et d’automates depuis la fin du XIXème siècles jusqu’au années 80s, tous fonctionnels avec des quarters. On y trouvait aussi des testeurs d’amour, des diseuses de bonnes aventures, des projecteurs d’images érotiques (version début XXème siècle, hein, ne t’excites pas) et même des instruments de musiques. L’entrée était libre. Certains jeux étaient étonnants et d’autres véritablement effrayants. Des mannequins souriants, c’était un peu comme les masques : je n’étais pas à l’aise. Il y avait un automate particulièrement flippant : un Laughing Sai. C’était un mannequin à taille réelle (voir un peu plus grand) d’une femme en robe avec un chapeau datant du début du XXème siècle. Quand on insérait un quarter, elle se penchait en avant,  bougeait ses bras et à riait non stop. Ce n’était pas  vraiment un rire joyeux. Je l’avais vu fonctionnement  quand j’étais arrivé et une femme plus tard me demanda ce qu’elle faisait (le mannequin, pas elle). Je lui ai expliqué en précisant que ça pouvait un peu faire peur aussi. Elle était toute joyeuse, en mode “super !”. Du coup, elle l’a enclenché. Je n’ai pas traîné dans le coin…

 

Ghiraldelli Chocolate marketplace

Ghiraldelli est une entreprise de production de chocolat à priori très réputée (je n’y connais rien, j’aime le chocolat mais je suis loin d’être expert), fondée à SF en 1852. Au sud ouest de Fisherman’s Whalf, presque à la limite nord de Russian Hill, il y avait une petite place avec des cafés et des restaurants installés sur l’ancienne chocolaterie Ghiraldelli sur 3 niveaux (ça faisait un genre de centre commercial). Une énorme boutique Ghiraldelli y était aussi évidemment. Je n’ai pas regardé dans le détail mais on pouvait y faire son propre chocolat d’après ce que j’avais pu comprendre. Le milieu de la place était occupée par la fontaine Andrea, composée de  sirènes avec un bébé et une tortue. Le flux d’eau était variable. Son nom vient d’Andra Jepson, la modèle pour les sirènes. Fisherman’s Wharf oblige, c’était très touristique mais c’était un peu le but avec toutes les boutiques et les restaurants/cafés. En farfouillant un peu, on pouvait tout de même trouver des coins avec moins de monde.

 

Les plages

SF avait plusieurs plages situées principalement sur les côtes nord et ouest.  J’en avais vu 4. La plus petite était celle à côté de Wisherman’s Wharf.  Elle était coincée entre Hyde street pier et  l’aquatic park cove, une jetée en arc de cercle d’où on avait une vue assez dégagée sur la baie avec Alcatraz et le Golden gate au loin. Des espèces de grandes marches la surplombait. Je m’y étais posé un petit bout de temps la 3ème journée. Il faisait beau (pour une fois) et j’avais un peu de temps. Manque de bol, une SDF est venu me tenir la jambe pendant plusieurs dizaines de minutes à me réclamer des clopes et des sous. Voyant que ça ne marchait pas vraiment, elle s’était mise à me raconter sa vie pour m’attendrir mais je m’en foutais. Tout ce que je voulais, c’était juste me poser quelques minutes tranquillement au soleil et mettre à jour mes notes. Elle a fini par laisser tomber.

La seconde plage au nord était la Crissy field south beach. Relativement longue, elle avait une vue très dégagée sur la Golden gate et des vagues sympas. Une espèce de digue de rochers était placée à l’est et un parc avec des sentiers de sables la longeait au sud. Il n’y avait pas grand monde à part quelques personnes avec leurs chiens. Il ne faisait pas très chaud quand j’y suis passé.

A la pointe nord ouest, il y avait deux plages : la Marshall’s Beach tout d’abord, tout en cailloux donc l’accès n’était pas évident. Il fallait passer par un chemin de randonnée qui traversait le presidio de San Francisco, un énorme parc divisé en trois parties. Ancien fort espagnol construit en 1776, il a été une base de l’armée américaine de 1848 à 1995. Il a été ensuite aménagé en parc. Très étendu, de nombreux chemins le parcouraient à travers des collines et des bois. Je n’ai fais que la partie ouest, en empruntant un chemin qui serpentait le long de la côte. Des vestiges de la seconde guerre mondiale étaient visibles dont des bunkers qui se visitaient plus ou moins. Il y avait des passages mais il fallait se débrouiller tout seul. Je suis même passé par un passage souterrain à moitié inondé dont l’entrée était en partie cachée par la végétation. Une avancée rocheuse surplombait la plage et permettait d’avoir une vue très dégagée sur l’océan pacifique et le Golden Gate par le côté ouest. Les vagues étaient si actives que la plage était recouverte de mousses. La seconde plage était la Baker beach. L’accès à partir du nord se faisait par  un chemin de sable qui partait du sentier de randonnée. Très raide, il finissait en une espèce d’escalier relativement étroit. Contrairement à la Marshall’s Beach, elle était en sable. Idem, de la mousse se formait à la lisière des vagues, du au ressac assez violent. Côté nord, elle donnait sur le Golden Gate aussi, côté sud, elle donnait sur Sea Cliff. C’était une très belle plage. Encore une fois, il y avait quasiment personne.

Ocean beach était sur la côte ouest. C’était la plus grande de SF à ma connaissance. J’y étais la 2ème journée. C’était une journée un peu particulière niveau météo : alternance de pluie moyenne et soleil, ce n’était pas très agréable. Il y avait énormément de vent sur la plage. Un genre de brouillard de sable la recouvrait et j’étais obligé de me rabattre la capuche pour me protéger. Évidemment, il y avait quasiment personne. Quelques fous furieux faisaient du kitesurf (avec le vent, logique). J’y ai vu quelques échassiers ainsi qu’un reste de carcasse de baleine. Il ne restait que la tête en décomposition. L’odeur à proximité n’était pas très agréable. Une petite falaise était au nord de la plage avec une maison son sommet : la Cliff House. Cette habitation mériterait un roman à elle. Si ça t’intéresses, je t’invite à faire quelques recherches. En gros : poisse, incendies et reconstructions en série.

 

Golden Gate bridge

Le pont le plus emblématique de SF. Construit en 1937, après 4 années de travaux, il enjambe le détroit séparant l’océan Pacifique et la baie de SF. Il relie la ville par le nord et Sausalito par le sud. Il mesure 2 737 mètres dont 1 280 suspendu par des câbles de près d’un mètre de diamètre. Il repose sur deux piliers de 227 mètres de haut. Il est reconnaissable, hormis pas sa forme, par sa couleur orange international. Un centre d’accueil qui servait également de mini musée était situé à proximité de son entrée sud. On y trouvait également énormément de goodies estampillés Golden gate. Le pont se traversait aussi bien en véhicule qu’à pied (ou à vélo). J’étais arrivé à pied par la plage Crissy field, en passant par Marine Dr. Il était à environs 5 km de mon auberge donc à pied, ça le faisait sans problème en logeant la côte. Des sentiers montaient de la plage et permettaient de rejoindre l’accès au pont. J’avais eu de la chance, il faisait relativement beau quand j’y suis passé. Le pont fut fermé pendant quelques temps à la circulation et aux piétons, je ne sais pas pourquoi. La police bloquait l’accès. En demandant autour de moi, personne ne savait rien. Du coup, je m’étais assis sur un des rebords en béton longeant la route. Je me suis fais engueulé par un flic. J’étais trop prêt des voies de circulations… Au bout d’une vingtaine de minutes, on a pu passer et les voitures peu après aussi. J’ai vu un peu plus loin une équipe de caméramans, je me suis demandé s’il n’y avait pas un tournage en cours. On était un peu serré au début mais au fur et à mesure qu’on avançait, on était beaucoup plus dispersé et la traversée fut assez agréable. Je sentais néanmoins la structure bouger sous les pieds. De plus, un espace de quelques centimètres était visible entre certaines plaques de bétons d’où on pouvait voir l’eau quelques centaines de mètres plus bas. Je n’en menais pas large. Mais c’était supportable. Avec “juste” de l’eau en dessous, j’avais moins de sensation de hauteur.

A la pointe nord se trouvait la view vista point. Un petit promontoire donnant une vue en prolongement du pont. Un petit parking permettait aux cars et aux voitures de s’y arrêter. Pour la petite histoire, il y avait une Mustang avec un ours en peluche géant qui trônait sur la parking. J’avais aussi été doublé à l’aller par une fille à vélo. Jusque là, rien de spécial, ce n’était pas la seule cycliste. Mais elle m’avait à nouveau doublé au retour et on s’était recroisé près du centre d’accueil ainsi que dans le presidio, dans la zone du fort Winfield Scott. On avait plus ou moins choisi le même itinéraire, à la différence qu’elle le faisait à vélo. Le pont était visible de quasiment toute la côte nord de SF et d’un partie de sa côte ouest et bien qu’il était assez impressionnant de près, il l’était tout autant de loin. D’où était la meilleure vue ? Question idiote et sans intérêt. A toi de voir sur place si tu y vas un jour.

 

Fort Mason

Ancien fort de l’armée construit en 1912, il est maintenant un parc et les anciens bâtiments abritent aujourd’hui un centre culturel. J’ai juste traversé le parc en allant vers le Golden gate bridge. Pas énorme, il avait une grande étendue de pelouse pratique pour ceux qui voulaient y faire un pique nique.

 

Le cable car museum

Le 2ème emblème de SF, après le Golden gate, est son réseau de tramway à traction par câble. Des nombreuses lignes de son âge d’or fin XIXème siècle, il n’en subsiste que 3. Au début du XXème siècle, avec l’avènement du tramway électrique, il ne restait que 8 lignes dont les tracés étaient trop raides pour le tramway. Après avoir définitivement risqué de disparaître, les cable car sont maintenant un des symboles de SF et sont principalement utilisé par les touristes. Le musée se situait entre Chinatown et Nob hill. Très petit, il se visitait très rapidement.  Son entrée était libre et il racontait l’historique des cable car. La salle d’exposition surplombait un atelier d’entretien et de réparation des wagons. Les employés y étaient très sympa : on leur faisait des coucou de la main et ils répondaient en souriant. On y voyait également les énormes roues en fonctionnement et tractant les câbles. Le principe des cable car est relativement simple : des rails sur lesquels des wagons roulent au moyen de roues. La propulsion se fait via les câbles au niveau de la rue, tractés en permanence. Une énorme pince permet au conducteur (le gripman) de s’agripper. Arrivé à destination, il se décroche du câble et freine. Pour repartir, il s’agrippe à nouveau du câble.

 

Japantown

Au même titre que Chinatown, SF possédait un quartier nippon. Je ne l’ai pas vraiment visité. Je le site car je l’ai traversé en allant au Golden Gate parc. Je m’y étais arrêté pour m’abriter de la pluie qui tombait assez fortement.

 

Le Golden Gate parc

Énorme parc à l’ouest de SF, il est plus grand que Central Park à New York. Il était divisé en plusieurs zones plus ou moins distinctes et traversé par plusieurs rues dont certaines très larges.  J’avais commencé mon tour en arrivant par Fulton street, à la pointe nord est (en passant devant une des université de SF d’ailleurs). Des petits chemins passaient sous les arbres avec énormément d’écureuils gris. J’ai rejoint ensuite le conservatoire des fleurs que je n’ai pas visité. c’était un jardin botanique sous serre. De là, j’ai repris un chemin étroit sous les arbres jusqu’au jardin des roses. Il y avait des dizaines (ou des centaines ?) d’espèces de roses différentes. La plupart étaient en fleurs, ce qui était appréciable. Mais il pleuvait, ce qui était moins appréciable. Ce jour là n’était pas top niveau météo : c’était grosse averse/éclaircie/grosse averse jusqu’au milieu de l’après midi… En rejoignant un autre chemin, j’ai atteint la prayerbook cross, une croix celtique énorme en pierre érigée en 1894 en commémoration de l’arrivée de Francis Drake en Nouvelle Angleterre et le 1er sermon de l’Eglise anglaise sur le continent en 1579. De là, je suis descendu sur la route JFK et suis passé devant un tout petit étang avec une chute d’eau. Un cormoran y avait élu domicile. En continuant à l’ouest, j’ai vu le lac Lloyd, un des nombreux lacs artificiels du lac. Sa particularité était qu’il y avait le portique de l’ancienne maison du commissaire du parc, R.H. Llyod. Elle avait été détruite lors du tremblement de terre en 1906. Le vestige est surnommé une porte sur le passé. Il y avait également beaucoup de mouettes qui faisaient la sieste au bord de l’eau en compagnie de colverts. Pas vraiment farouche, c’était à peine si elles avaient levé leur tête à mon passage (j’étais à moins d’un mètre d’elles).

Plus loin, je suis tombé sur quelque chose que je n’avais encore jamais vu : un parcours de frisbee.  Comme pour un parcours de golf, il y avait plusieurs “trous”, matérialisé par un genre de panier en métal avec des chaînes. Il fallait y entrer le frisbee en un minimum de lancer à partir d’un point de départ, lui aussi matérialisé. Un panneau indiquait les règles précises avec le comptage des points. Curieux, ça semblait assez simple à première vue. Sauf que le terrain était sous les bois et les arbres étaient de sérieux handicap. En longeant ensuite un autre lac artificiel (le Spreckels lake), je suis passé devant l’enclos des bisons. C’était une petite étendu d’herbe et de fleurs dans lequel des bisons étaient parqués. Un panneau expliquait la situation de l’espèce et comment elle avait failli être complètement exterminé durant la conquête de l’ouest. De millions d’individus, les bisons avaient été réduit à quelques milliers. Après un arrêt à Ocean Beach, j’ai fini mon tour du parc par la partie sud. Je suis passé par le moulin Murphy, un moulin hollandais qui était à l’arrêt mais qui se visitait, à priori. Il n’y avait personne quand j’y suis passé et les portes étaient fermées. Le sud ouest du parc semblait plus destiné aux loisirs sportifs, avec un terrain de polo, un terrain d’équitation, un terrain de baseball, des courts de tennis et un stade (entre autres). J’avais également fait un petit saut sur la colline Strawberry. L’après midi commençait à être bien entamé et les averses avaient cessées. Résultat : beaucoup plus de monde que durant la matinée. Il y avait un petit lac assez joli au sommet ainsi qu’une bernache avec des jeunes qui devaient avoir un ou deux mois. Elle n’était pas trop agressive, on pouvait passer à proximité sans qu’elle attaque. J’en avais vu au Canada avec des petits plus jeunes et on ne pouvait pas être aussi proche. J’ai fini ma visite du parc en passant par le mémorial des malades du SIDA. C’était un petit espace sous les arbres, relativement isolé. Une stèle avec un extrait d’un discours de Clinton marquait son entrée.

 

Il y avait d’autres choses à voir dans ce parc comme le jardin botanique, le jardin japonais ou l’académie des sciences et son planetarium. Mais soit l’entrée était payante, soit je n’étais pas vraiment intéressé. Le jardin japonais, bien qu’il fut le plus ancien des États Unis, ne me tentait pas vu que j’avais déjà été au Japon lors d’un autre voyage. Quand à l’académie des sciences, en plus d’être payant, j’avais déjà visité des musées d’histoire naturelle auparavant donc je n’étais pas chaud. Le parc était intéressant dans l’ensemble et j’y avais passé une bonne partie de la journée. Néanmoins, je ne pense pas qu’une journée aurait suffit pour y faire toutes les visites proposées.

Russian Hill – Lombart street

Contrairement à ce que son nom semblait indiquer, ce quartier résidentiel ne contenait pas de communauté russe. A l’origine, il y avait un cimetière russe sur la colline au XIXème siècle et les nouveaux arrivant lui donnèrent ce nom. Situé à au nord ouest de Chinatown et au sud de Fisherman’s wharf, c’était un quartier tout en pente avec de nombreux escaliers parfois étroits qui passaient entre les maisons. Du haut de Hyde street, on avait une vue bien dégagée sur la baie avec Alcatraz. La fameuse Lombard street était dans ce quartier (entre autres). Cette rue partait en ligne droite de North Beach à l’est jusqu’au Presidio de SF à l’ouest en traversant Russian Hill et Cow Hollow. Son tronçon célèbre descendait du sommet de la colline vers l’est en sens unique sur une pente de 27 %. Très étroite et en briques, elle formait un lacet de huit virages bordées de massifs d’hortensias. J’avais eu de la chance, ils commençaient à fleurir. Je dois reconnaître qu’elle était très belle et photogénique. Il n’était pas possible de la remonter à pied mais des trottoirs (et des escaliers) montaient en ligne droite de part et d’autre des virages. Ce qui n’empêchait pas les abrutis d’aller sur la rue, histoire de bloquer la circulation… Il y en avait même qui y étaient avec des poussettes (!). Avec les massifs, la visibilité pour les voitures étaient extrêmement réduite. Évidemment très touristique, il m’a été très compliqué d’y prendre des photos. Les habitants devaient prendre cher avec la horde de touristes qui squattaient leurs entrées (et encore, ce n’était pas encore la haute saison). J’ai appris plus tard que la circulation y était interdite en été, histoire de ne pas trop déranger les riverains. Je me souviens avoir attendu près de 20 minutes pour pouvoir prendre une façade en photo sans personne. Manque de bol, un petit groupe avait décidé de s’arrêter juste devant. Au sommet, elle rejoignait Hyde Street qui avait une ligne de cable car avec un arrêt à ce point. Donc il y avait du monde et la plupart n’était pas vraiment soucieux de ceux qui étaient autour. J’ai même fini par engueuler un Japonais (étonnamment). Je prenais une photo du panneau de limitation de vitesse en 1er plan avec la baie en fond, donc j’étais très proche du panneau et forcément visible avec mon boitier. Ce con s’était mis à moins d’un mètre de moi, juste devant mon objectif et du panneau. Même pas pour un selfie, juste parce que pourquoi pas. En tendant la main, je pouvais le toucher. Mais il était tellement en mode “rien à foutre des autres” qu’il ne m’avait pas vu en train d’essayer de prendre mon cliché… Je l’ai déjà dit mais ce genre de comportement a vraiment le don de me rendre hors de moi.

 

Dans mes marches à travers la ville, je suis passé par de nombreux endroits plus ou moins intéressants mais qui ne nécessitaient pas forcément un paragraphe complet car il n’y avait pas forcément grand chose à dire dessus. Donc je vais en parler des principaux ici, un peu en vrac.

La mairie de SF était un bâtiment immense avec une coupole. Je m’étais demandé s’ils n’avaient pas quelque chose à compenser… Une place bordée d’arbres lui faisait face. Une femme qui se baladait aussi toute seule était venue me voir pour que je la prenne en photo. Je ne sais plus son modèle mais j’avais galéré à prendre un cliché correct, j’ai du faire 3 essais… Market street avait zéro intérêt pour moi. Cette rue partait de Midtown Terrace, près des Twin Peak et rejoignait l’embarcadère au nord ouest de SF. C’était la rue principale de SF avec le point de départ de ligne de cable car allant sur Fisherman’s Wharf. On pouvait y voir le retournement manuel des wagons. Très large, beaucoup de boutiques et de monde. Le shopping n’étant pas mon truc, je n’y passais pas très souvent. Mon auberge était assez proche d’Union square. Avec une colonne d’une trentaine de mètres de hauteur, cette place devait son nom aux partisans de l’Union qui s’y regroupaient lors de la guerre de Sécession. Elle était quasiment à côté de mon auberge. J’y étais allé pour l’agence postale qui devait se trouver dans le centre commercial la bordant au sud. Je dis “qui devait” car elle était indiquée sur Google map qui n’était pas à jour. De plus, il y avait énormément de travaux dans l’édifice donc j’étais à moitié perdu dans les niveaux. J’avais fini par demander à un des gardes qui m’informa qu’elle n’était plus dans le bâtiment. Il m’a indiqué une autre agence, à quelques blocs plus loin sur Sutter Street. Par contre elle fermait à 17 h et il était 16 h passé. Les cartes postales, c’était sympa mais c’était parfois une petite galère pour en trouver et pour en envoyer…

 

Un petit mot sur le tabac :

Le prix était variable mais les paquets de Marlboro étaient assez cher.  J’en avais acheté un en arrivant, dans une boutique près de Russian Hill pour 12,50 $. J’avais trouvé après une boutique de cannabis près de Market street qui en vendait à 9 $ le paquet. C’était mieux. Mais c’était un aquarium à l’entrée…

Le dernier jour, j’avais décidé de me faire une petite pause. J’avais quasiment vu tout ce qui aurait pu m’intéresser (et qui n’était pas payant, mon budget n’étant pas extensible). Mon bus partait vers 22 h 30 donc j’avais largement le temps de parcourir des quartiers que je n’avais pas vu dans la partie sud de SF par exemple. Mais j’avais eu une grosse flemme et je n’étais pas chaud à me balader avec tout mon barda. Après mon check out, j’avais demandé à l’accueil si je pouvais rester dans la salle commune. Pas de problème, je pouvais même me servir en café. Donc j’en avais profité pour faire une mise à jour dans mes notes et faire mes sauvegardes de photos.

J’avais fini par me débarrasser de mon casque Parrot. Il était vraiment HS. C’était une bonne chose car ça me faisait gagner un peu de poids. Néanmoins, ce n’était pas une bonne chose non plus car j’ai appris beaucoup plus tard que certaines parties pouvaient se changer avec des pièces détachées disponibles… Plus d’un an après, j’ai pu m’acheter un nouveau casque à réduction de bruit (le Bose quietcomfort 35 II pour info) mais ça ne valait vraiment pas le Parrot niveau isolation phonique : il laisse passer les voix et lors des appels, le son extérieur est amplifié… Pour le confort et l’autonomie par contre, le Bose est mieux. Je ne comptais pas manger le midi donc j’avais pris un gros petit déjeuner. Une fille m’avait d’ailleur vu avec mon assiette et on a eu un échange de regards qui disait : “Tu vas  vraiment manger tout ça ? Oui.”. En plus des pancakes qui faisaient une pile respectable, j’avais aussi fini des œufs qui me restait et que j’avais fait en omelette, plus du bacon. Je suis parti de l’auberge en milieu d’après midi et j’ai rejoint South Market, en prenant tout mon temps. C’était un quartier assez désœuvré avec énormément de SDFs.

Adieu petit casque…

 

J’avais pris un billet Flixbus et l’arrêt était sur la rue Townsend, près de la gare SF 4th et King Station. Je comptais passer une partie de la soirée dans un Mcdo dans le coin, histoire de profiter du wifi mais il n’y en avait aucun dans le quartier. Ceux indiqués sur Google map n’existaient plus. Du coup, je suis allé dans la gare et sa salle d’attente. Un groupe de jeunes y étaient aussi. Ils avaient une bouteille de vin mais pas de tire bouchon. Je m’étais gentiment marré en les voyant galérer. Ils m’avaient demandé si j’en avais un mais je n’avais absolument rien pour les aider. Vers 21 h 30, on a du cependant sortir. La salle était fermée pour le nettoyage. Je suis donc allé me promener le long des quais qui n’étaient pas loin au nord est.

Oakland Bay Bridge

 

J’ai rejoint l’arrêt Flixbus vers 22 h. La gare étant fermée, je ne pouvais utiliser les toilettes. Pas grave m’étais-je dis, j’utiliserai celles du bus. Elles étaient inutilisables. Ils avaient prévus des arrêts supplémentaires pour pallier à ça. Du coup, j’ai du me retenir quelques heures de plus que prévu. Un 1er bus était là à mon arrivée. En vérifiant avec un gars de la compagnie qui était descendu ouvrir les coffres, j’ai su que ce n’était pas le mien. Il allait à Los Angeles. Le mec était très sympa par ailleurs. On a discuté un peu en attendant le départ. Mon bus est finalement arrivé avec quelques minutes de retard. On était une petite dizaine à attendre. Vu le quartier, attendre seul la nuit ne dégageait pas un sentiment de sécurité élevé… Dans le bus, j’avais deux fauteuils pour moi tout seul, avec des prises usb cassées.  Après deux heures de route et un stop pour récupérer quelques passagers supplémentaires, j’ai pu enfin me soulager à des toilettes d’une station d’essence. On avait une bonne vingtaine de minutes d’arrêts et j’ai pu discuter avec deux hommes qui voyageait ensemble. L’un était Israëlien et comme celui que j’avais croisé en Corée du Sud, il avait fini son service militaire et se faisait un gros voyage de plusieurs mois pour s’en remettre. On est ensuite reparti pour un trajet en grosse partie de nuit en direction de Las Vegas.

San Francisco était une ville dans l’ensemble intéressante. Relativement grande, elle avait pas mal de points d’intérêts et ses nombreuses collines offraient de jolies vues. Avec un budget plus conséquent, j’aurais évidemment fait plus de choses (enfin… je crois. En dehors des musées, j’avais vu la grande majorité de ce que je voulais). Très touristique, je pense qu’elle m’aurait beaucoup moins plu si j’y avais été en pleine saison. Petit détail curieux : il y avait énormément de Français. Il n’y a pas eu un endroit où je n’entendais pas le français. Il y avait même un quartier français : le Quartier Français, à l’est de Chinatown. Ce qui m’amène à un aspect qui m’a un peu dérangé dans SF : les quartiers communautaires. Pour une ville se revendiquant ouverte et progressiste, je trouvais que c’était un peu paradoxal d’avoir des zones où se concentraient des communautés plus ou moins isolées des autres. Toutes les grandes villes nord américaines avaient plus ou moins ce système : on trouve au moins un Chinatown dans chaque ville à partir d’une certaine taille. D’un point de vue touristique, c’était sympa voir insolite : une zone totalement étrangère à la culture américaine. D’autres villes non américaines ont aussi des quartiers “thématiques” : le quartier musulman à X’ian, le XIIIème arrondissement à Paris, la petite France à Tokyo etc… mais ça reste dans l’ensemble assez limité. Dans le Chinatown de SF, on parlait chinois et les devantures étaient écrites aussi en chinois donc on avait “l’impression” d’être en Chine donc c’était marrant. Si on veut. Mais j’ai trouvé que SF poussait le concept un peu trop loin : le quartier français, Russian hill (en fait la communauté russe était concentrée à Richmond, surnommé Little Russia), Japantown, Little Italy à North Beach, le quartier gay à Castro etc… Pour moi, ça ne favorisait pas vraiment le mélange et  l’intégration : “Venez mais restez entre vous quand même. Il ne faudrait pas que les vrais Américains vivent avec vous non plus, hein”. C’était un peu l’impression que j’avais eu. Après, je vois peut être les choses d’un point de vue un peu trop négatif.

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