Oulan Bator

Je suis arrivé dans la capitale avec le transmongolien comme prévu sur mon itinéraire, le 24 février, à 6 h 40, avec un joli -9°C. J’ai été assailli par des chauffeurs de taxi sur le quai mais comme à Irkutsk, je les ai repoussés. La 1ère chose que j’ai faite a été de trouver un distributeur dans la gare. Il y en avait mais je n’ai pas réussi à tirer le moindre billet des 2 premiers, problème de montant à retirer à priori. Une touriste qui avait le même soucis m’a indiqué un 3ème distributeur, qui, lui, a bien voulu fonctionner. Ayant pu retirer mes fonds pour le séjour, on s’est séparé chacun de notre côté en se souhaitant mutuellement bonne chance. On sentait qu’on allait avoir quelques galères.

J’ai tout d’abord effectué les démarches pour mes transports principaux : acheter un ticket de bus pour Mörön et mon billet pour la Chine. Pour les bus grandes lignes, il fallait aller à Dragon Station, la gare routière d’Oulan Baatar, à environs 6 km à l’ouest de la gare. Mörön est une ville située à environs 690 km d’Oulan Baator. On pouvait aussi y accéder par avion en 1 h mais j’avais un gros doute pour mon sac à dos en bagage à main. Il dépassait allégrement les 10 kgs avec les courses que j’avais faites en Russie. De plus, le nombre de vol hebdomadaire était limité donc je n’avais pas beaucoup d’amplitudes niveau timing. Pour le tarif, c’était beaucoup plus cher que le bus à un peu plus de 100 € l’aller retour. Face aux 11 h 30 de route, c’était tout de même tentant. Mais en terme de liberté et d’adaptation, le bus était mieux. Mörön était juste une étape obligatoire, je comptais aller à Khatgal, au bord du lac Khusghul. Dragon station ouvrait à 8h30, j’y étais un peu avant, vers 8h15. En montrant le lieux sur Google map, j’ai eu mon billet pour 36 000 Tugriks (T) soit 12,60 €. Je suis ensuite revenu à la gare pour acheter mon billet en direction de Pékin. (voir transsibérien). Mes deux billets en poche, je me suis attelé à ma 3ème tâche prioritaire : l’obtention d’une carte sim. Mon forfait Free ne comprenait pas la Mongolie dans les données mobiles. En longeant Peace Avenue, la route principale d’Oulan Baator, j’ai fait un certain nombre de magasins qui avait le logo des télécoms à leur porte. En fait, ils ne vendaient que des recharges… De plus, c’était un dimanche donc il y en avait beaucoup de fermés aussi. Finalement, j’ai pu trouver un magasin Unitel (qui est un des trois fournisseurs télécom mongol). J’ai expliqué à la vendeuse que je voulais une carte sim sans abonnement et je m’attendais à ce qu’elle me propose les différentes possibilités. En fait, je n’ai pas eu de choix. J’ai eu un forfait de 30 jours avec 10 Go pour 15 000 T (5,26 €), ce qui me convenait parfaitement. (C’était même trop, j’ai du en utiliser 3 Go, l’auberge de jeunesse avait le wifi).

Mes démarches faites, je me suis posé histoire de manger un peu et j’ai rejoint mon auberge de jeunesse. Il s’agissait du Khusgul Lake Hotel, situé en plein centre ville, juste à côté de la place Gengis Khan. Au début, je pensais que je m’étais trompé. C’était plutôt un hôtel grand standing avec un portier, un hall et des hôtesses d’accueils en tailleurs… A peine entré, je suis ressorti aussi sec pour revérifier le nom et l’adresse. Mais c’était bien là. En fait cet hôtel possédait tout un étage en mode auberge de jeunesse avec des chambres dortoirs avec lits superposés, une cuisine commune et une salle/salon avec canapés, petites tables individuelles. L’accès via l’ascenseur se faisait grâce à une carte magnétique, ainsi que pour l’entrée dans les chambres. Il y avait également des casiers relativement grands dans les couloirs. Du coup, vu que j’avais un cadenas, quand je partais, j’y laissais mes affaires. Il était interdit de fumer dans tout le bâtiment, donc je sortais. J’étais arrivé un peu en avance, le check in se faisait à partir de 13 h. J’ai patienté un peu dans le hall en profitant des canapés (après avoir crapahuté toute la matinée avec mon barda, j’étais un peu fatigué…). Quand je suis entré dans la chambre de 6 lits superposés, je pensais qu’il y avait une personne en voyant un lit défait. En fait, il n’y avait personne. Pendant que je prenais ma douche, un membre du personnel est passé pour faire la chambre et quand je suis sorti de la salle de bain, tous les lits avaient été refaits. Je n’avais rien entendu. Lessive finie vers 15 h (j’avais des débuts de cloques sur les paumes à force d’essorer), je me suis posé définitivement à l’auberge. Le manque de sommeil commençait à piquer

 

J’avais remarqué deux choses cependant : autant en Russie je n’avais pas eu de problèmes avec le froid autant je sentais que mes couches n’étaient pas suffisantes en Mongolie. Avec une température aux alentours de -10 °C, je sentais le froid me piquer aux cuisses et aux bras. J’étais un peu surpris pour les bras : j’avais une sous couche en laine, un polaire, une doudoune et une veste softshell. Je pensais que ça aurait suffit. Pour les cuisses, j’étais moins surpris. Je n’avais qu’un collant en laine, un pantalon polaire et un pantalon fin, qui coupait le vent mais n’était pas du tout isolant. Au niveau des jambes, ça allait. J’avais une couche supplémentaire avec les doubles chaussettes. J’ai donc prévu d’aller au black market le lendemain, histoire de trouver de quoi régler ce léger problème. Le black market ou le Narantuul Market est un marché au sud est d’Oulan Baator. Il est composé d’un bâtiment sur trois niveaux ainsi qu’un espace extérieur assez étendu. On y trouve de tout, mais vraiment. La prochaine fois que j’irai en Mongolie, j’irai uniquement avec ma bite et mon couteau et j’achèterai tout là bas. Niveau qualité, en faisant attention, on y trouve aussi bien à un tarif nettement plus avantageux qu’en France.

La deuxième chose qui m’a surpris était que j’avais mes ongles de pouces qui se décollaient avec une couleur légèrement bleuté. Je ne savais pas si c’était à cause du froid, ça ne me faisait pas mal. Mais je me méfiais lorsque je me coupais les ongles, histoire d’éviter de tout enlever par accident.

Après un repos pendant tout le reste de l’après midi (et une préparation du programme des prochains jours), je suis allé dans la salle commune pour manger. Il y avait un groupe de 40 -50 ans qui regardaient la télé. J’ai essayé de trouver une bouilloire mais n’ayant rien trouvé, j’ai décidé d’aller manger à l’extérieur. Mon polaire n’étant pas sec, je suis sorti avec une double couche de t-shirt en laine à la place (avec la doudoune et la veste). Bien qu’il faisait nuit, cela a été supportable. Une chose assez curieuse, il y avait énormément de restaurants coréens à Oulan Baator. J’ai appris quelques jours plus tard que les Mongols aimaient beaucoup la nourriture coréenne. Dans mes déambulations de la matinée, j’avais également  trouvé un Burger King ainsi qu’un Décathlon (ça ne se mangeait pas, mais en tant que Français, c’était marrant de tomber dessus). Finalement, je suis allé manger un ramen assez correct dans un restaurant japonais. Au début, je voulais prendre un thé vert avec mais le serveur m’a expliqué qu’ils ne le faisaient qu’en gros volume (c’est à dire plus d’un litre) et qu’il me le déconseillait (avec le ramen, ça faisait beaucoup de liquide). Je me suis rabattu sur une bière, une Heinekein 33 cl (ne juge pas, il n’y avait rien d’autre !). Pas excessif, j’en ai eu pour 14 000 T (< 5 €). Après une courte ballade, je suis rentré à l’auberge tôt, vers 21 h et me suis endormi vers 23 h. J’étais très fatigué…

Oulan Baatar était une ville très polluée. En journée, on ne s’en rendait pas compte, mais le soir avec le froid, l’air plus dense tombait. Étant située dans une cuvette, il n’y avait quasiment pas de vent et toute la ville était recouverte d’une brouillard relativement dense de pollution. Il y avait une odeur de fumée désagréable partout. Je voyais pas mal d’habitants avec un masque. De mon côté, j’avais mon tour de cou que j’avais allongé sur le visage. En journée, il y avait énormément de circulation. A tel point qu’à chaque carrefour, il y avait un emplacement réservé au milieu pour qu’un policier fasse la circulation malgré les feux tricolores. Pour traverser, ça pouvait être un peu impressionnant. Il y avait des passages piétons mais les voitures pouvaient tourner à droite, même si le feu était rouge, comme aux États Unis. Donc il fallait être très prudent vu que les voitures ne s’arrêtaient pas forcément. Le truc était de marcher sans s’arrêter une fois engagé. Les voitures te frôlaient mais ne te touchaient pas. Au pire, elles faisaient un brusque écart. Si on stoppait, les voitures passaient de part et d’autre et il fallait attendre au milieu du passage qu’une vague de piétons arrive.

 

J’avais prévu 11 jours en Mongolie dont 6 à Oulan Baatar. La ville n’étant pas immense, je ne m’étais pas prévu un programme aussi chargé que celui de Moscou. Mes journées dans la capitale étaient donc assez tranquille niveau rythme.  Pour mon 2ème jour, je me suis fait une grasse matinée, je m’étais levé vers 11 h, et je suis parti en fin de matinée pour le black market à environ 1 h de marche de l’auberge. Je me suis trouvé un pull en cashmere de yack ainsi qu’un pantalon cargo doublé . La vendeuse m’avait demandé ma pointure pour le pantalon, en lui répondant 38, elle m’a regardé comme si j’avais fumé. Elle m’a fait répété et m’a fait comprendre que ce n’était pas possible que ce fusse ma taille. Je ne comprenais pas. En fait, elle parlait en pointure orientale (bah oui, on était en Asie). En occidentale, je faisais du 38 mais le 38 asiatique n’avait rien à voir, c’était plutôt l’équivalent d’un 44 ou 46. D’ailleurs elle m’a expliqué un petit truc pour savoir sa taille : pantalon fermé, si le bras replié tient au niveau de la ceinture, c’est bon. Je ne sais pas à quel point ça peut être fiable mais ça ne coûte rien de la savoir. En farfouillant avec l’aide des vendeuses (une autre d’une autre échoppe était venue filer un coup de main), j’ai pu en trouver un à ma taille. Ce qui était un peu gênant, c’est qu’il a fallu que je les essaie (que ce soit le pull ou le pantalon). Bien évidemment, il n’y avait pas de cabine mais ce n’était pas vraiment ça qui me gênait. C’est le fait que je me déshabille dans le froid… Il faisait plus chaud que la veille avec un gros soleil mais on était quand même à 4 °C. Bref, en marchandant un peu à coup de google trad et calculatrice, je m’en suis pas trop mal tiré avec le pull pour 40 000 T (14 €) et le pantalon pour 30 000 T (10,50 €). Avec plus d’habitude dans le marchandage, j’aurais pu m’en sortir encore mieux. Tant qu’à faire, je me suis aussi acheté une cartouche de cigarettes pour 32 000 T (11,20 €), quasiment le prix d’un paquet en France à l’époque. Je me suis ensuite baladé dans  la ville jusqu’au centre et j’ai fait un tour dans le magasin d’état, vestige du passé communiste. C’est un grand bâtiment sur six niveaux avec un supermarché au rez de chaussées et des boutiques plus ou moins de luxe dans les étages ainsi que de souvenirs et une librairie. Il y avait également des mini supermarché un peu partout dans la ville : CU et K Circle. Ils possédaient un coin restauration avec des tables, des distributeurs d’eau chaude, des baguettes et des micro ondes. On achetait soit dans les rayons soit au comptoir qui vendait des plats et on pouvait se poser dans ces espaces pour manger. Ils avaient aussi le wifi. Ils étaient littéralement pris d’assaut à partir de 19 h. Leur avantage étaient leur prix : pour l’équivalent de 1 à 2 €, on avait un repas quasi complet. Cela ne paraissait pas cher mais il ne fallait pas oublier que le salaire mensuel moyen là bas était de moins de 70 €… Je suis rentré peu après 20 h. Je ne restais pas tard le soir. Dès la nuit tombée, la température chutait rapidement que la brume de pollution. En refaisant un tour dans la cuisine commune, j’ai compris pourquoi je n’avais pas trouvé de bouilloire la veille : il y avait un distributeur d’eau chaude à la place…

Le 3ème jour, je me suis levé plus tôt et j’ai pris l’un de mes premiers petits déjeuners depuis mon départ. De base, je ne déjeune pas la matin et durant le voyage, je commençais mes journées par juste un thé, histoire de me réveiller. Mais là, un peu par curiosité, j’avais décidé d’en prendre un. Il était compris dans le prix de la chambre et je voulais voir ce qu’on mangeait comme petit déjeuner en Mongolie. C’était relativement simple : 1 tranche de pain brioché, 1 morceau de fromage, 2 tranches de saucisson à l’ail, des crudités, un petit pain avec de la confiture ou du beurre et du thé. Je suis ensuite allé visiter le musée historique de Mongolie, à proximité de la place Gengis Khan. L’entrée était à 10 000 T (2500 T pour les étudiants et 1000 T pour les enfants). Il fallait payer 10 000 T supplémentaires pour pouvoir prendre des photos… J’en ai pas pris. C’était un musée très intéressant. Il retraçait l’histoire de la Mongolie de la préhistoire jusqu’à aujourd’hui réparti en 9 halls. Il n’y avait qu’un groupe de touristes d’une dizaine de personnes et en calant mon parcours, je pouvais visiter les salles en étant seul. Je suis ensuite aller visiter le monastère de Gandantegchinlin, au nord de la ville. C’était un ensemble de temples bouddhistes tibétains, assez jolis dans l’ensemble. J’ai fini mon tour en allant dans le sud. J’avais repéré un stade avec un terrain de baseball sur la carte mais quand je suis arrivé, je n’ai pas pu y accéder pour cause de travaux. En finissant mon tour de la ville, je suis rentré en fin d’après midi avec un gros problème à la cheville. Je m’étais fait une entorse assez violente et la cheville était devenue toute bleue avec un enflement assez important au niveau du talon d’Achille. Mon tube d’Arnica étant HS depuis le vol Paris Moscou, je suis retourné au supermarché au magasin d’état. Je n’ai pas réussi à en trouver. J’ai fini par demander à une des femmes qui s’occupaient des rayons s’ils avaient des pansements quelques part (avec Google trad). Elle m’a tendu des élastiques pour les cheveux… En retournant sur Peace Avenue (si tu vas un jour à Oulan Baatar, je te garantie que tu finiras par connaître cette avenue par coeur !), j’ai trouvé une pharmacie. Google trad ne m’a pas plus aidé. Apparemment pour le mongol, la traduction n’était pas encore tout à fait au point. J’ai essayé de mimer mon entorse, le pharmacien n’a pas plus compris. J’ai fini par lui montrer des images d’entorses et il m’a vendu un tube de Ketoprofène. Ce fut très efficace, la douleur s’estompait très rapidement après l’application. J’ai du toutefois m’en appliquer régulièrement pendant 3 – 4 jours et je boitais durant tout ce temps.

 

Le 4ème jour, je suis parti pour Mörön. Mon départ étant en fin d’après midi, j’avais du temps. J’ai fait un tour au nord d’Oulan Baator à la recherche d’un magasin de chaussures. J’avais mes tiges hautes achetées à Moscou qui m’allait très bien vu les températures. Mais mes Asics étant inutilisables, il me fallait d’autres chaussures tiges basses pour les jours plus doux/chauds. J’ai fini par trouver une boutique rue Ikh Toiruu. Un vendeur est venu m’aider. Il m’a fait comprendre que j’étais dans les rayons des femmes et que je n’allais pas trouver ce qu’il me fallait. En fait, je le savais très bien. Avec ma pointure fillette de 37 – 38 (Oui, ça se peut. Ça m’avait même fait gagner des parties gratuites de bowlings. Mais c’est une autre histoire), je vais habituellement dans les rayons femmes pour trouver des chaussures de rando à ma taille. Bref, je lui expliqué dans les grandes lignes le type de chaussures que je cherchais. En me faisant les essais, il a plus ou moins compris mon problème de pointure… On a finalement trouvé une paire de  chaussures de randonnées tige basse Columbia, pointure 40. Un peu grand mais avec les semelles que j’avais acheté à Moscou, ça allait. Je n’avais plus assez de liquide donc j’ai voulu payer en carte mais ce n’était pas possible. En revanche, il y avait un distributeur dans le magasin. Je n’ai pas du tout marchandé (toujours pas l’habitude) et j’en ai eu pour 90 000 T (31,50 €). Ce qui n’était vraiment pas cher, en France j’en aurai eu pour 100 ou 150 €. Mais avec le recul, je pense que j’aurai du marchander. Déjà car le montant représentait quasiment la moitié d’un salaire mensuel local, ensuite parce que le vendeur m’a TRÈS chaleureusement serré la main après l’achat. Donc j’avais clairement trop payé. Bref, je suis arrivé à Dragon Station en milieu d’après midi, vers 15 h. Pour un départ à 18h, j’avais pris beaucoup de marge ! Mais ça ne m’a pas empêché d’avoir quelques soucis. J’ai laissé mes Asics sur un banc à proximité, elles ont été emportés au bout d’une demi heure. Elles étaient quasi neuves, je ne voulais pas les jeter et je me voyais mal les proposer à un passant.

Après 5 jours, je suis revenu à Oulan Baator, le 5 mars, vers 10 h. Mon train partait le 7, j’avais encore quasiment 2 jours complets à passer. J’aurai pu aller faire tour ailleurs mais au niveau transport terrestre, tout est centralisé à Oulan Batar et je n’avais pas assez de temps pour aller ailleurs. Il y avait bien le rocher de la tortue, dans le parc Terelj à l’est d’Oulan Bator mais je ne le sentais pas. A part ça, il n’y avait rien aux alentours. Il fallait s’enfoncer plus loin dans le parc, avec la neige et la glace… Donc je n’avais pas le temps. Et je ne voulais pas faire juste un aller retour pour juste un rocher, aussi particulier soit il. En me baladant dans la ville, je suis retourné en début d’après midi à l’auberge de jeunesse, la même que j’avais au début de mon séjour. Cette fois, j’ai eu un soucis avec ma carte d’accès qui ne fonctionnait pas, j’ai du la faire changer. Il y avait également une autre personne dans la chambre de 6 lits. Elle dormait. J’ai pu discuter avec elle dans la soirée. C’était un Taiwanais qui venait passer quelques jours pour voir des amis. Il était aussi allé au même endroit que moi, à Khatgal, au même moment. Je me suis reposé environ 1 h à l’auberge puis je suis allé à la poste central poster quelques cartes postales (j’avais bien galéré pour en trouver, soit dit en passant). Il y avait un temps d’attente assez incroyable bien qu’il n’y avait qu’une seule personne avant moi. Presqu’au niveau de la poste française, c’est dire ! J’ai fini par perdre patience et je suis reparti. Je suis retourné au black market me trouver des nouveaux sous gants. Mes gants en soie commençaient déjà à être trouées en Russie, mais elles avaient définitivement rendu l’âme à Khatgal : j’avais quasiment des mitaines. Malheureusement, le marché était fermé. Du coup, je suis rentré à l’auberge vers 17 – 18 h. Après une méga douche (j’avais passé presque 12 h dans un bus + la journée) et une lessive, j’ai passé le reste de la soirée à l’auberge. La température de la chambre était réglée sur 17 °C, j’avais limite trop chaud. Alors que d’habitude, il me faut minimum 21 °C (j’avais dit que j’étais frileux ?).

Pour mon dernier jour, je suis retourné en début de matinée à la poste, bien décidé à envoyer mes cartes. En fait, la veille, je m’étais trompé de file. Je suis retourné au black market, qui était ouvert cette fois. Au bout de 2 h, je n’avais pas trouvé de gants. Que du made in China. Du coup, je me suis rabattu sur les boutiques de cashmere, un peu plus cher qu’au black market. J’en ai trouvé une pas très loin du centre, le Gobi cashmere house (sur Peace Avenue, tu commences à avoir l’habitude maintenant… ). Mais de là où je venais, je suis passé par le quartier des ambassades et je crois que je suis passé par l’ambassade de Bulgarie. En voulant couper, j’ai passé des barrières et traversé un parking. En vérifiant sur Google map, le terrain ressemblait beaucoup à celui de cette ambassade… Bref, je me suis enfin trouvé des gants de rechanges et tant que j’y étais, je me suis aussi pris un bonnet. Mon bonnet Décathlon était bien mais il ne résistait pas vraiment au vent. Avec ma capuche ça allait, mais je sentait quelques fois des courants d’air assez désagréables sur la tête. C’était un boutique relativement sélecte et je n’ai pas cherché à marchander.  J’en ai eu pour 94 900 T soit 33,25 €. Contrairement au pull, là c’était du cashmere de chèvre. Beaucoup plus doux. Il me restait encore pas mal de liquidité, je me suis fait plaisir le midi en allant dans un restaurant, le Broadway Restaurant & Pub, sur Peace Avenue (et oui, encore cette avenue !). Il y avait plusieurs types de tables, au rez de chaussée ou à l’étage. Étant seul, ils m’ont placé sur une table avec deux canapés en cuir fatigués mais très confortables. Je me suis pris une bière pression et un boeuf terryaki, pour  une addition de moins de 24 000 T (8,40 €). Le temps d’attente était assez long. Plus d’une heure pour obtenir mon plat. Heureusement que j’avais eu la bière avant. Le soir, je suis allé à La Viva, un bar/restaurant. Non, il n’était pas sur Peace Avenue. L’ambiance n’était pas la même, très tamisée, ça faisait très discothèque (sans la piste ni le DJ et la musique à fond.  En fait, ça ne faisait pas du tout discothèque). C’était un endroit assez sympa pour un groupe et le personnel parlait très bien anglais. Je n’avais pas très faim (le repas du midi avait été assez copieux) et je me suis prix juste une salade. Il me restait 10 000 T et je ne pouvais pas prendre grand chose d’autre de toute façon. De plus, les prix sur la carte étaient hors taxes (10%) et ne comprenait pas le service non plus (1%). La clientèle était jeune et était composé principalement de groupes de filles, curieusement. J’ai passé le reste de la soirée à discuter avec le Taïwanais à l’auberge. Le lendemain, je suis parti vers 5 h 45 pour rejoindre la gare et mon train pour Pékin. J’ai laissé sur place mon ancien bonnet ainsi que le pantalon cargo doublé qui ne m’aurait plus servi du reste du voyage, je réduisais le poids aussi.

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