Seattle

Seattle est une ville assez importante, la plus grande de l’état de Washington, au nord des US. Elle était bordée à l’ouest par l’océan Pacifique et le détroit de Puget et par le lac Washington à l’est. Elle est également un gros pôle industriel avec l’implantation de Boeing et technologique avec Microsoft et Amazon. Culturellement, elle a été le berceau du grunge avec Nirvana et Pearl Jam (entres autres) mais beaucoup d’autres chanteurs et/ou musiciens en sont originaires. Elle possède plusieurs surnom comme la ville de la pluie (il y pleut 150 jours par an en moyenne et ils en sont très fiers, un peu comme les Bretons) ou Queen city.

J’avais pris un train depuis Vancouver pour Seattle. J’avais acheté mon ticket le lendemain de mon arrivée à Vancouver. Le départ se faisait depuis la gare Pacific Central, qui était étonnamment petite. Le départ était prévu à 6 h 30 et j’étais à la gare vers 5 h 10. Il y avait déjà un peu de monde. Le système était un peu spécial. Il y avait deux files : les 1ères classes/business et le reste. Les 1ères classes passaient en priorité ainsi que les citoyens US et Canadiens. Sauf qu’il y avait qu’un seul guichet dont les deux files se rejoignaient au même point et se trouvaient bloquées… De plus, c’était le système du “1er arrivé, 1er servi” au niveau des places donc ça ne servait pas à grand chose d’arriver tôt si tu n’étais pas en 1ère classe, US ou Canadien. Bref après plus d’une heure de queue, j’ai pu passer la douane et rejoindre mon train. Il y avait un wagon spécial pour les bagages, pratique. Évidemment, la gare était en zone non fumeur mais une douanière m’avait indiquée une aire dédiée sur le quai. Le train est parti avec un quart d’heure de retard. J’étais côté couloir à côté d’une femme assez âgée. La voie longeait la côte durant les 2 dernières heures du trajet, pour les photos c’était râpé. On a passé la frontière vers 8 h 30 et les contrôles avaient été très rapides : en 10 minutes, c’était réglé. Ils avaient juste vérifié les passeports et récupéré les formulaires de déclaration. Je suis arrivé à Seattle vers 11 h. Après avoir pas mal tourné dans la gare pour trouver les toilettes (j’étais même monté à l’étage, dans une espèce de galerie surplombant la salle principale), je suis parti en direction de mon auberge de jeunesse.

Mon auberge était à environ 1 heure et demi de marche de la gare, à l’est à l’angle de E Denny Way et la 23ème avenue. Pour m’y rendre, j’étais passé par Chinatown et une partie du campus d’une des université de la ville. A travers des chemins sous les arbres et des fontaines, j’avais plus l’impression d’être dans un parc… J’avais réussi à trouver la rue assez facilement mais l’adresse n’indiquait aucun numéro. J’avais donc pas mal tourné dans le coin pour finalement entrer dans une maison relativement grande qu’absolument rien ne distinguait des autres à part que ça semblait ouvert à tout venant. Il n’y avait même pas le nom de l’auberge, le Seattle Metropolitain,  d’affiché… Donc je suis entré sans être vraiment certain d’être au bon endroit. J’y ai croisé quelques personnes qui m’ont confirmé que c’était bien là. En revanche, personne du staff. Au bout de 45 mn, j’ai rencontré la femme qui gérait l’auberge et j’ai pu faire mon check in. J’étais dans un dortoir de huit lits sans casier au sous sol avec une douche commune. D’autres chambres étaient à l’étage et au rez de chaussée. Une cuisine relativement grande, une petite salle commune et un mini salon complétait le rez de chaussée. L’espace fumeur était à l’extérieur, en retrait. J’y ai passé trois soirs. Je n’ai pas discuté avec toute les personnes présentes, ça allait et venait. Il y avait des locaux, des Russes, des Allemands, des Français, un Coréen et d’autres nationalités dont je ne me souviens plus.

Le 1er soir, j’avais discuté dans la cuisine avec deux Allemands,  Alphonse et Albert. Ils repartaient le lendemain matin et ils avaient du tofu en trop qu’ils m’ont donné pour éviter de le jeter. On avait pas mal discuté dans la soirée et ils m’ont proposé des parties de billard dans un bar très loin. Ils sont allé chercher Alfred, un 3ème Allemand, puis nous sommes partis. Alfred nous a proposé de passer d’abord par une boutique de cannabis. Le cannabis était légalisé dans l’état depuis 2012 et était en vente libre dans des boutiques spécialisées. Le magasin était à environ 15 mn de là, pas de problème. Sauf que l’entrée était interdite aux mineurs et qu’ils avaient tous oublié leur passeport. J’étais le seul à l’avoir. Donc on a du retourner à l’auberge. Après cet aller – retour express, nous avons pu entrer. N’étant pas un consommateur régulier (j’ai du en fumer une dizaine en  15 ans), je ne pourrais pas détailler ce qu’il y avait. Mais la quantité mais surtout la diversité était étonnante pour un non habitué comme moi. Les Allemands étaient plus familiers et ils en ont acheté de deux sortes après discussions avec le vendeur, de quoi faire deux joints. On s’en ait fumé un avant d’aller au bar. Je ne sais pas ce que c’était comme variété, mais elle était relativement forte. Cependant, j’étais encore clair dans mes idées. On est arrivé au bar, qui était sur E. Madison Street. C’était un bar gay. En soi, pas de problème, on s’en foutait.  Sauf qu’un client avait essayé de nous draguer et avait proposé de nous payer une tournée et en commandant nos bières, on avait également dit au barman qu’on voulait jouer. Il nous avait répondu avec un air très sous entendu “Quel type de jeu ?”. Un peu lourd, les gars. Bref, on leur a dit qu’on n’était pas homo et on s’est fait nos parties de billards. Ce fut compliqué. Sous l’effet du joint, nos coordinations œil – main n’étaient pas au mieux de leur forme et on avait galéré à finir nos parties.

Un magasin de cannabis

 

J’ai passé le 2ème soir à l’auberge. J’avais eu des gros soucis de téléphone le matin qui m’avait obligé à en racheter un autre et j’avais pas mal de paramétrages à régler et d’applications à installer. Dans le même temps, j’avais pas mal discuté avec un Coréen qui avait émigré aux US avec sa mère.

Le 3ème soir, je suis allé avec un Français (Alceste) dans un bar dans Pionner Square. Les bars étaient interdits aux mineurs et Alceste avait oublié son passeport, comme les Allemands le 1er soir. On a du retourner à l’auberge, les videurs étant intraitables. Donc avec cet aller – retour un peu moins express que la veille (on avait une grosse demi heure de bus de Pionner Square à l’auberge et avec la soirée qui était bien entamée, les bus ne passaient pas très souvent…), on a pu entrer dans un bar vers 23 h 30. Par une coïncidence assez marrante, il y avait deux filles de l’auberge aussi. Le bar était sympa dans l’ensemble avec un groupe de funk qui jouait. Le batteur n’était pas terrible mais ils se débrouillaient pas mal. On est rentré vers 1 heure, en Uber.

 

J’étais resté 3 jours à Seattle. Vu que j’étais arrivé très tôt à l’auberge, j’avais une grosse partie de mon après midi de libre. J’avais d’abord fait quelques courses au Safeway qui était pratiquement à côté. Il y avait des ATM pour info. Petite particularité de ce supermarché : ils faisaient des sandwichs énormes à moins de 8 $. Quand je dis “énorme”, ce n’est pas une hyperbole. Environ 50 cm de long  et 15  cm de hauteur, Il y avait dix couches de viandes différentes avec de la mayonnaise et de la salade. Il était découpé en 3, parfait pour 3 repas. Pour les petits budgets, c’était très intéressant.  La caissière s’était marré en m’encaissant avec “Tu as vraiment faim, chéri !”. Un petit truc à savoir : les petits mots affectifs n’ont rien de personnels aux US. C’est extrêmement fréquent dans les restaurants où le personnel est payé majoritairement avec les pourboires. Donc les serveurs/serveuses font tout pour être amicaux avec les clients, histoire de ramener du pourboire. Mais il arrive aussi souvent que d’autres personnes puissent s’adresser à toi avec ces diminutifs, comme la caissière dans mon cas.

J’étais allé sur le côté est de Seattle la 1ère journée en passant par les quartiers cossus et le lac Washington. Le 2ème jour j’étais resté principalement aux alentour du centre et au Seattle Center. Le 3ème et dernier jour, j’avais fait tout le front de mer des quais Colman jusqu’à Olympyc sculpture parc où j’avais fait une pause dans un bâtiment curieux. J’étais ensuite allé au lac Union, en traversant le Seattle Center. De là, j’avais longé la rive en passant par le Lake Union park jusqu’à E Blaine street puis ai remonté une des collines à l’est en passant sous l’autoroute I5. Pour la petite histoire, il y avait un parc à chien en dessous. C’était un peu comme les parcs pour enfants, mais dédiés aux chiens. J’avais ensuite rejoint Alceste à Volunteer park, près de l’observatoire. De là, on avait fini la journée ensemble. En retournant vers l’auberge, on était tombé sur un poulet qui se baladait tranquillement sur le trottoir. Avec un plumage noir et blanc, il était très beau. On avait hésité à sonner aux maisons environnantes pour prévenir ses éventuels propriétaires…

 

Par contre, je ne suis pas du tout allé dans la partie nord et sud. La ville était relativement étendu avec un réseau de bus assez dense. Le tarif était unique à 1,75 $ pour une validité de 3 heures mais il fallait obligatoirement faire l’appoint, les chauffeurs rendant rarement la monnaie. La plupart d’entre eux étaient très arrangeant cependant : si on n’avait qu’un billet de 5 ou 10 $, ils nous donnaient le ticket gratuitement. Par contre, il ne faut arriver en mode “Je n’ai qu’un billet de 10 $, pouvez vous me donner un ticket gratuitement ?” mais plutôt “Pouvez vous me faire de la monnaie ? Je n’ai qu’un billet de 10 $”.

Seattle était la ville où Starbucks avait été fondé en 1971. Il y avait encore le café d’origine en activité, près de Pike Place Market. En fait, ce n’était pas tout à fait exact. L’emplacement d’origine était quelques rues plus loin et ils avaient ensuite déménagé. Par curiosité, j’avais d’abord voulu y aller. Avec le recul, j’ai laissé tombé. Je ne suis pas un consommateur régulier de Starbucks et en soi, je n’avais aucun intérêt à y faire la queue. Cette marque était quasiment une institution dans cette ville et beaucoup d’autres cafés s’y étaient implantés. De fait, il n’était pas vraiment compliqué pour trouver un coin où en boire. On était allé avec Alceste dans un Top Pot Doughnuts, sur la 5ème avenue. C’était une chaîne très implantée dans la ville qui vendait des cafés, du thé ou du tout autres boissons chaudes ou froides ainsi que des doughnuts. J’avais choppé des infos dessus et j’étais assez curieux de le tester. Si tu ne sais pas ce que sont les doughnuts (ou donuts), ce sont des beignets sucrés recouvert d’un glaçage, un peu comme les éclairs mais  en plus dense. Ils sont le plus souvent en forme torique et peuvent parfois être fourrés. Le cadre du Top Pot était très sympa, avec les murs en bibliothèques et des petites tables. Avec la grisaille à l’extérieure, c’était un très bon endroit pour se poser.

 

Allo ? On a un problème de téléphone…

Mon forfait free comprenant les États Unis, je n’avais pas eu besoin de chercher de SIM locale en arrivant. Au matin du 2ème jour, j’avais fait une connerie : j’avais laissé mon téléphone en charge, ainsi que la batterie externe, dans le dortoir au sous sol tandis que j’étais au rez de chaussée à boire mon thé. Excès de confiance,  à mon retour, tout avait été volé : le téléphone, la batterie externe, les câbles et l’adaptateur de voyage. Il y avait des prises dans la petite salle commune au dessus et j’aurai du faire mes recharges là. Il n’y avait que 3 personnes dans le dortoir et évidemment, ce n’était aucune d’elles. Avec la cabine de douche en commun, elles avaient le bénéfice du doute vu qu’il y avait un peu de passage le matin. Je l’ai ensuite signalé à la gérante qui a compatis à mon problème mais ne voulait pas en prendre la responsabilité. Ce en quoi j’étais parfaitement d’accord, ce n’était pas faute. Je l’ai rassuré en lui disant que je voulais juste lui informer qu’il y avait un (ou une) voleur dans sa clientèle et qu’il fallait avertir les autres résidents. J’avais activé le mode avion pour accélérer la recharge donc je ne pouvais même pas appeler mon n° avec un autre portable pour le repérer…

L’auberge fournissait une tablette que j’ai pu utiliser pour changer tous les mots de passe de mes applications mobiles (sauf pour les banques, ils n’étaient pas enregistrés). L’un des Allemands de la veille, Alphonse, m’avait prêté son téléphone et j’ai pu prévenir ma famille en France. Je ne voulais pas exploser son forfait donc j’avais demandé à ce qu’on me rappelle sur son n° via WhatsApp (avec le recul, c’était un peu débile : la consommation en data ne dépend pas du tout du sens de l’appel). Un peu (beaucoup) énervé, j’étais sorti m’en griller une lorsque l’appel était arrivé. Alfred, qui ne m’avait pas vu sortir, était affolé car il ne me trouvait pas et qu’il avait peur que je ne puisse finir mon appel avant qu’ils ne partent. Bref, j’ai demandé à ce qu’on résilie mon forfait Free devenu inutile et j’ai discuté des solutions possibles. Alceste est venu me voir peu après. Il avait entendu ma conversation et, étant Français, il en avait aussi compris la teneur. Mon téléphone de secours avec mon forfait Bouygue étant uniquement pour les urgences, je devais acheter une SIM locale pour éviter d’exploser mes frais de communications. De même, je devais acheter un nouveau téléphone pour pouvoir utiliser certaines applications comme WhatsApp, qui n’était plus compatible avec les Blackberry.  Alceste avait prévu d’aller s’acheter une SIM ce matin là, à un AT&T store près du centre, et, en entendant mes déboires, il m’avait proposé d’y aller ensemble. On avait un peu galéré à trouver l’entrée qui était en sous sol mais on a pu avoir assez facilement ce qu’il nous fallait. J’ai trouvé un LG Phoenix 4 à 70 $ avec une SIM 8 Go à 50 $ pour 1 mois et une micro SD 32 Go à 30 $ soit 150 $. Les forfaits aux Etats Unis étaient vraiment cher, ça changeait des 10 Go pour 5 € en Mongolie. Il y avait une offre plus intéressante mais c’était un abonnement à renouvellement automatique qu’il fallait résilier dans les temps. Trop risqué.

Tu vas me dire que le Phoenix 4 n’était pas un bon téléphone avec peu de puissance et tu auras probablement raison. Mais pour le prix, il était très bien pour mon utilisation et son écran 5 pouces était parfait pour le GPS. La carte 32 Go était pour le GPS et mes sauvegardes de photos. Je comptais flasher le téléphone à mon retour en France, pour enlever la surcouche AT&T. Mais la ROM d’origine pour le Phoenix 4 était étonnamment introuvable (si tu as un lien, je suis preneur). De plus, impossible de le désimlocker : sous android 7, on pouvait le faire manuellement avec le n° NCK (que j’avais récupéré). Mais il était sous android 8 et AT&T avait rajouté une sécurité dans leur surcouche : l’accès à cette option avait été supprimée et il fallait obligatoirement passer par leur application qui te forçait à rester chez eux (moyennant un temps minimum d’utilisation et/ou d’abonnement).

Après le passage à l’agence, Alceste et moi avions passé la journée ensemble. Il n’avait rien de spécial de prévu à part visiter la ville et moi non plus. On s’était aussi revu une partie de l’après midi et  de la soirée du lendemain (avec l’aller retour à l’auberge pour pouvoir entrer dans le bar).

Au matin du 4ème jour où je partais pour ma prochaine étape, il s’était passé une chose assez improbable. J’ai entendu ma sonnerie de réveil de mon Blackview dans le dortoir. Aucune erreur n’était possible : la sonnerie était “Give me chocolate” de Baby Metal, un groupe de Jpop -métal pas très connu (Alceste connaissait cependant). Donc la probabilité que quelqu’un d’autre l’utilise en réveil était quasi nulle. Réglé pour 7 h, j’étais déjà parti de la pièce la veille donc je ne l’avais pas entendu. Là, j’étais encore couché. J’ai sauté de mon lit et j’ai retrouvé d’où venait la musique. Je n’avais pas fait dans la dentelle. J’ai choppé tous les sacs qui étaient sur le lit en question et j’ai tout vidé par terre en les renversant. J’avais tout retrouvé : le téléphone qui sonnait, la batterie, les câbles et l’adaptateur. Le mec qui dormait avait été réveillé sans ménagement avec ma fouille. Il faisait deux fois ma largeur mais face ma fureur, il ne mouftait pas. Son excuse a été : “Quelqu’un a du mettre ça dans mon sac…”. Je me suis retenu de le défoncer.

Les autres de la chambre m’ont expliqué ensuite qu’ils avaient entendu la musique la veille aussi mais ils n’avaient pas réussi à trouver d’où ça venait. Dans mon mélange d’énervement/soulagement, j’avais tout récupéré sauf le cable usb-C de la batterie que je n’avais pas repris dans ma précipitation. J’ai aussitôt prévenu la gérante (qui m’a fait un gros câlin typiquement américain) et m’a informé que de toute façon, elle lui avait déjà demandé de partir. Visiblement, il avait de base un comportement suffisamment louche pour qu’il soit devenu indésirable. Les autres occupants qui étaient au courant de mes déboires étaient autant contents qu’étonnés pour moi. Par contre, une mauvaise surprise m’attendait. En redescendant finir mon sac, ma veste avait disparu. J’ai direct refouillé dans les affaires du mec et je l’ai retrouvée dans une de ses valises. Bon, là je l’ai choppé en mode “Tu te fous de ma gueule là ? Tu veux vraiment que j’appelle les flics ?”. Son excuse “J’ai confondu les vestes…”.

Bref, au final je me suis retrouvé avec 3 téléphones  : le Blackview retrouvé, le Blackberry de secours et le LG, qui, heureusement, était relativement léger avec 140 g et très fin avec 8 mm d’épaisseur. L’écran du LG étant légèrement plus grand que celui du Blackview, je l’ai principalement utilisé pour la fonction GPS quand j’avais une voiture et la sauvegarde des photos. Le Blackview était pour tout le reste. Le voleur avait essayé d’éteindre le téléphone mais il n’avait réussi qu’à le redémarrer. Pour l’éteindre complètement, un appui long ne suffit pas. Il n’avais pas réussi à casser le code PIN non plus donc j’avais changé tous mes mots de passe pour rien. Mais c’était mieux que l’inverse. A part une dépense de presque 130 € supplémentaires, je m’en était bien sorti.

Lac Washington

Ce lac était le 2ème plus grand de l’état, à l’est de Seattle. Il est relié au détroit de Puget par le Lake Washington Ship canal, composé d’un ensemble de quatre lacs naturels reliés : la baie Union, la baie du portage, baie des saumons et le lac Union. Pour le rejoindre de l’auberge, j’avais traversé Madison Valley et  Denny Blaine, deux quartiers résidentiels assez cossus (surtout Denny Blaine). J’avais traversé Viretta Park, dans Denny Blaine. Je n’en savais rien sur le moment mais ce parc servait de mémorial officieux de Kurt Cubain. Le parc jouxtait son ancienne maison qui était au nord. Un banc au pied d’un immense arbre était recouvert de graffiti en son hommage. De là, j’avais atteint le lac via Howell Park. Un chemin longeait la berge en direction du sud. Le lac était effectivement grand mais l’eau n’était pas très claire. Avec un ciel très plombé, ce n’était pas non plus très lumineux. Durant ma promenade, j’ai croisé un type qui est venu discuter. Il faisait du rap et il était porté sur les clips. Avec mon appareil, il se demandait si je ne faisais pas des vidéos. Face à ma réponse négative, il m’avait conseillé d’en faire. Un 2ème nous a rejoint au cours de la discussion. Avant que je les laisse, il avait absolument voulu que je le prenne en photo. Moi, en mode : “T’es sûr ?” Lui : “Oui ! Regarde moi : je suis sexy ! Prend moi en photo !”.  Bon, ben j’ai pris un cliché et il fut content…

 

J’ai continué mon chemin jusqu’au parc Leschi. Je suis tombé nez à nez avec un lapin qui, contrairement aux cerfs dans les Rocheuses, n’a pas trop traîné pour s’enfuir. Je m’étais également trompé d’escalier (toute la zone à l’ouest du lac était en colline) et j’étais arrivé dans une propriété privée avec un genre de totem en devanture. J’ai ensuite traversé le parc pour rejoindre le parc Frink qui était adjacent à l’ouest. Le parc était plus un bois aménagé qu’un parc ceci dit. En sortait par l’ouest, j’ai traversé Leschi (en essayant vainement de photographier un oiseau bleu et noir que je n’avais jamais vu. Je le visais, il s’envolait. Je repartais, il revenait se poser à quelques mètres. J’ai eu l’impression qu’il se foutait un peu de moi). En continuant vers l’ouest, j’ai rejoint la 23ème avenue que j’ai remonté vers le nord. Je suis passé devant le Gardfield High school qui était une école publique. Sa particularité était ses bâtiments qui ressemblaient plus à des manoirs qu’à une école. Heureusement, il y avait pas mal de bus jaunes (les bus scolaires aux US) qui ne laissaient aucun doute. J’ai fini mon tour en passant dans Mann où j’ai pu voir des espèces de boîtes dans lesquelles de la nourriture était mise à disposition pour les gens dans le besoin. La pluie tombant (avec un petit fond d’orage), je suis rentré à l’auberge.

 

Pioneer Square

Quartier le plus ancien de Seattle, c’était une petite zone datant de 1852 avec des bâtiments en briques à l’abandon (ou presque) et des anciens entrepôts. Il y avait énormément de cafés, restaurants, de boutiques parfois insolites et d’ateliers d’artistes. On y trouvait également beaucoup d’éléments indiens comme des totems, Seattle ayant un lien étroit avec les natifs lors de sa fondation. Son nom vient de Sealth, un chef indien de la tribu Duwamish qui occupait la région avec la tribu Suquamish avant l’arrivée des colons. Très vivant, également le soir, c’était un quartier agréable pour déambuler. Peut être un peu trop hipster par certain moment. C’était dans ces rues que se trouvait le bar où nous avions été Alceste et moi, le soir avant mon départ.

 

Pike Place Market

Marché couvert très connu et touristique au nord de Downtown et Pioneer Square, on y trouvait du poissons, des fruits et des légumes. L’entrée était gardée par Rachel, un cochon tirelire en bronze de 250 kg, installé de puis 1986 et destiné à recueillir les donations pour le marché. Ce dernier était construit sur le modèle d’un bateau avec plusieurs niveaux correspondant aux ponts. Le 1er niveau était principalement dédié à la nourriture. Près de l’entrée nord, il y avait un poissonnier dont les étals étaient trop larges pour qu’ils puissent saisir les poissons. Donc il y en avait un côté passage qui lançait le poisson acheté à son collègue.  Le sol était recouvert de carreaux portant chacun un nom. Ils correspondaient aux noms des donateurs qui avaient contribués à sa construction et à son entretien. Dans les niveaux inférieures, on trouvait des boutiques plus singulières : un magasin de magie, des peluches, de l’artisanat, une boutique de comics dans laquelle Alceste avait eu une grosse discussion avec le vendeur à propos des Marvels version Disney…

 

Le siège d’Amazon

Amazon s’était implanté à Seattle, dans South Lake Union. Réparti dans plusieurs bâtiments à travers le quartier pour former un quasi campus, il est le 1er employeur de la ville et contribue théoriquement  au développement de la ville. Ce qui, à priori, est une bonne chose. Sauf que depuis son implantation, la ville se gentrifie peu à peu  : loyer, essence, nourritures etc… tout a augmenté et augmente, ce qui n’est pas au goûts des Seattleites. De plus, avec leurs dizaines de bâtiments en centre ville, Amazon concentre ses employés et  impose plus ou moins son mode de vie dans une partie non négligeable de la ville. Avec leur politique communautaire, ils créent une espèce de bulle virtuelle avec les Amazoniens d’un côté et le reste de l’autre, sans mélange possible. Les habitants ont donc un rapport “je t’aime, moi non plus” avec Amazon. Contrairement à Microsoft, qui s’était implantés dans sa banlieue, à Redmond, à l’est du lac Washington avec un impact un peu moins fort sur la ville. Le siège d’Amazon se visitait. Personnellement, je m’en foutais royalement mais Alceste était très intéressé. Je l’ai donc accompagné. Manque de bol, il fallait réserver une place en ligne avant. On a donc pas pu aller plus loin que l’entrée principale. Le bâtiment était assez insolite : des espèces de bulles géantes transparentes, un peu comme des bulles de savon… Du coup, on est allé dans un Amazon go à la place. Les Amazon go sont des genres de mini supermarché qui vendait principalement de la nourriture. Pour y entrer, il fallait obligatoirement un compte Amazon. On ne payait qu’avec l’application. J’en avais un mais je ne l’avais jamais installé sur mon téléphone. J’achète rarement sur Amazon et je le fais toujours de mon pc. Je trouve qu’un écran 24 pouces est quand même plus pratique qu’un écran de 5 pour ce genre de chose. Du coup, il a fallu que j’installe l’application sur mon téléphone mais je ne me souvenais plus de mon mot de passe… “Heureusement”, on pouvait accompagner une personne qui avait un compte. Alceste avait le sien, on a pu entrer tous les deux.  Relativement petit, ils ne vendaient quasiment que des plats préparés et du café (et du thé). Je me demandais d’ailleurs si ce n’était pas un genre de restaurant d’entreprise pour leurs employés…

 

Le front de mer

Cet ensemble de quais partait de Colman Dock au sud, jusqu’au Olympic Sculpture park, en longeant Pioneer Square, Downtown, Pike Place et Belltown. Il y avait quelques restaurants, l’aquarium de Seattle, le départ de certains ferrys ainsi que la grande roue de Seattle. A l’extrémité du quai 54, il y avait un panneau multidirectionnel qui indiquait la distance des principaux points d’intérêts de Seattle. Pour  info, on était à 60 pieds de profondeur des pieuvres géantes du Pacifique… Sur ce quai se trouvait une boutique un peu particulière : le Ye Olde Curiosity Shop. On y trouvait les articles classiques pour touristes mais d’autres plus étranges qui faisait penser aux cabinets de curiosités. Le quai 55 était le plus touristique. Beaucoup de boutiques et de restaurants, il y avait un niveau inférieur où on pouvait y trouver en plus des restaurants, des mannequins, des bornes d’arcades et d’autres stands de jeux beaucoup plus vieux.

 

Olympic Sculpture park

Ce parc était situé au nord du front de mer, juste après le dernier quai. Il remontait un peu en hauteur avec des sculptures contemporaines. Je suis pas vraiment fan de l’art moderne donc j’avais des fois un peu de mal à comprendre ce qu’elles représentaient. Un bâtiment surplombait l’ensemble du parc : la pavillon Paccar. C’était un espace libre dans lequel on pouvait se reposer, des tables (avec des prises pour recharger ses appareils) et des fauteuils étaient à disposition. Une averse étant en cours, j’y avais passé une petite heure. Il y avait également un petit coin destiné aux enfants.

 

Lake Union park

Comme son nom l’indique, ce parc était sur les rives sud du lac Union. Il contenait le musée de l’histoire et de l’industrie ainsi que des quais avec des vieux bateaux. Certains se visitaient, d’autres pouvaient encore naviguer. On pouvait y voir le Seattle Fireboat Duwamish, le 2ème plus vieux bateau d’incendie des Etats Unis. Construit en 1909, il avait été en activité jusqu’en 1984 (avec une modernisation en 1949). Ses pompes étaient les plus puissantes au monde jusqu’en 2003 avec un débit de 22 800 gallons par minute soit plus de 86 300 litres… J’avais eu un peu de mal à prendre une des photos des quais. Un homme était arrivé avec une poussette et il s’était installé juste sur mon 1er plan, à côté d’une vieille horloge.

 

Volunteer Park

Situé sur la colline Capitol au nord de la ville, ce parc était très ombragé avec des espaces de pelouses où les gens s’installaient à profiter du soleil. Il y avait également une classe de collégiens qui y faisait un mini match de baseball. J’y avais accédé par l’ouest, en remontant depuis le lac Union. Des escaliers assez raides coupaient à travers la colline pour rejoindre des petites rues. Relativement grand, il était traversé par des chemins piétons mais également par quelques rues. Il y avait énormément d’écureuil gris, pas farouches. Très gros (pas au niveau des écureuils de Montréal non plus), Ils étaient très souvent à fouiller dans les poubelles et s’approcher des passants pour quémander de la nourriture. J’en avais un qui s’était même agrippé à ma jambe. A première vue, c’était mignon. Mais ça témoignait d’une réalité moins joyeuse. Le régime alimentaire des écureuils n’est pas vraiment composé de restes de sandwich ou de biscuits… Bref, ce parc avait également un jardin botanique au nord, que je n’ai pas visité. Au sud, il y avait un réservoir d’eau bordée de pelouse.  A proximité se trouvait l’observatoire, une tour construite autour d’un château d’eau. Elle se visitait et l’entrée était libre. Les escaliers étaient assez étroits, j’avais essayé d’y monter mais mon vertige s’était mis à faire des siennes… Avec un peu de mal, on s’y était rejoint avec Alceste en milieu d’après midi, le 2ème jour. On avait eu quelques soucis avec les noms de rues…

 

Le cimetière de Lakeview

Pas grand chose à dire, il était juste au nord de Volunteer park. Il était assez beau dans l’ensemble. Très grand avec beaucoup de pelouse et quelques arbres en fleurs, sa particularité tenait à ce qu’il y avait les tombes de Bruce Lee ainsi que celui de son fil, Brandon, côte à côte.

 

 

Seattle Center et Space Needle

Au nord de Belltown, dans Lower Queen Anne, c’était un espace polyvalent avec des musées, des cinémas (dont un IMAX), des espaces verts et Space Needle, une tour d’observation de 184 mètres qui contenait un restaurant tournant. Avec mon vertige, je n’avais même pas envisagé d’y monter. Au sud de la tour, il y avait des fleurs géantes multicolores. Une Seattlelite que j’avais rencontrée quelques jours plus tard m’avait expliqué qu’elles chantaient quand on s’en approchait. Elles se nommaient Sonic Bloom et étaient une extension du Pacific science center.

 

Le musée de la Pop culture

Comme son nom l’indique, ce musée au Seattle Center était dédié à la culture populaire. Relativement cher pour mon budget avec une entrée à 28 $, j’y avais été avec Alceste. Sans lui, j’aurais zappé la visite. Très intéressant, le musée présentait différents aspects de la pop culture avec, bien sûr, la musique et des salles dédiées à Jimmy Hendrix, Nirvana, Prince ou Pearl Jam mais pas uniquement. D’autres niveaux présentaient la fantasy à travers des exposition (un des 1er tomes de Donjon & Dragon, ça t’intéresse ?), les films d’horreurs avec des présentations des différents genres, la science fiction avec des présentations interactives. Il y avait même une petite salle dédiée aux consoles de jeux. Pour revenir à la musique, une salle m’avait beaucoup plus : ils y exposaient les guitares et les basses d’un certain nombre de groupes avec des échantillons audio qu’on pouvait écouter au casque pour apprécier les différences de sonorités. Enfin, un peu à l’écart, le musée avait une salle spéciale où on pouvait s’initier à quelques instruments comme la guitare, la basse ou la batterie. Relativement isolé dans des cabines semi ouvertes avec un casque, on pouvait s’y faire plaisir. Des cabines entièrement isolées proposaient de créer et d’enregistrer nos propres morceaux. Petite anecdote, il y avait également exposée la guitare qu’avait utilisée Eddie Van Glam, un Seattleite, en final du championnat national d’air guitare en 2016… Une colonne de guitares électriques occupaient le centre d’un point accès près de l’accueil. Des passages en hauteurs permettaient de la voir plus en détail. On la prenait en photo avec Aleste quand un homme du musée est venu nous voir en nous indiquant un autre point d’où les photos seraient plus belles. C’était sympa de sa part.

 

Le monorail

La ville avait un monorail avec un seul trajet possible dans les deux sens : Downtown – Seattle Center qui durait moins de 5 minutes. Le ticket coûtait 2,50 $. Construit en 1962 dans un concept futuriste pour l’époque, il a toujours été en activité sans avoir été modifié jusqu’en 2008, année où une remise à neuf a été faite sur 2 ans sans modifier sa forme ni son intérieur. Très spacieux avec des vitres très étendues, on avait une vue dégagée sur le trajet. On avait eu de la chance : il y avait très peu de monde.

 

Au final, Seattle m’a beaucoup plu. Relativement calme, c’était une ville hétéroclite qui proposait beaucoup de points d’intérêts.  Je suis reparti au matin du 4ème jour. J’avais une étape de bus pour mon étape suivante. La gare routière Greyhound était à 500 mètres au sud de King Station, la gare où j’étais arrivé. Relativement petite, j’y étais passé la veille pour y acheter mon billet. Elle était à environ 2 heures de marche de l’auberge (en marchant tranquillement, j’avais fait un arrêt au parc Judkins). En attendant mon bus, j’étais sorti m’en griller une quand une fille m’avait adressé la parole. Sans vraiment réagir plus que ça, je lui ai tendu mon paquet de cigarettes. J’avais compris “Could I have one ?”, c’est à dire “Pourrais je en avoir une ?”. Les Américains mangeant beaucoup la fin de leur phrase, ça donnait “Could I ha ?”. Durant tout le temps où j’ai fouillé dans ma poche pour sortir mon paquet, elle m’avait regardé d’un air bizarre et elle a ensuite refusé le paquet que je lui avait tendu. En fait, elle avait dit “Cool hat”. J’avais ma casquette Metallica et elle m’avait simplement fait un compliment dessus… Bref, une fois le malentendu dissipé, on a discuté un petit moment. Le bus est parti à l’heure et j’étais bon pour près de 20 heures de trajet (il y en a eu pour plus longtemps mais je n’en savais rien encore). Le train était un peu plus cher mais n’était pas plus rapide. Avec le recul, j’aurai peut être du le prendre, ça aurait été plus confortable pour dormir.

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