Vêtements

Dans l’optique “voyage léger”,  il me fallait des vêtements relativement polyvalents et légers. La première moitié de mon tour du monde était prévu en plein hiver, dans des régions où la température moyenne oscillait entre -10 °C et – 30 °C avec de pics possibles à – 40°C, -50°C. Il fallait donc que je parte avec des vêtements me tenant suffisamment chauds sans pour autant avoir trop de poids. Pour cela, une technique bien connue est la méthode des trois couches qui optimise la protection contre le froid.

La  1ère couche en seconde peau conserve la chaleur et est surtout respirante. On parle de seconde peau car il doit y avoir le minimum d’air possible entre le vêtement et la peau. Raison pour laquelle ces derniers sont moulants. Ils sont soit en synthétique ou soit en laine mérinos. La laine mérinos est très légère et possède une grande capacité de captation de la chaleur, tout en laissant s’échapper la transpiration. Parce que, oui, même à – 20°C on peut transpirer. De plus, on peut la porter plusieurs jours sans mauvaise odeur. Pour les longues étapes, sur le transsibérien par exemple, ce n’était pas négligeable comme propriété. Icebreaker s’est fait une spécialité de ce type de vêtements techniques mais d’autres marques comme NorthFace, Patagonia, Columbia ou Millet en proposent (mais je pars du principe que tu connais beaucoup plus que moi ces marques, le shopping n’étant pas mon point fort). Ils sont cependant assez cher en tarif normal, le collant étant minimum à 80 € chez Icebreaker. J’ai opté pour le Décathlon des familles qui propose des collants et des T-shirts manches longues en mérinos à 30 €. Nettement moins cher. Petit aparté : il existe  plusieurs « types » de laine mérinos : ils dépendent de la longueur des poils, du nombre de tresses etc… Tout cela joue sur la qualité de la laine, sa résistance, son pouvoir respirant, sa capacité à conserver la chaleur. Donc éviter de prendre un 1er prix trop bas de gamme. Si la laine part en vrille au 1er lavage, tu peux la mettre à la benne, elle ne sert plus à rien. Pour l’avoir testé, la laine de Décathlon est probablement moins performante que celles des autres grandes marques mais elle tient la route. Je m’étais fait un -5° C  en collant avec juste un pantalon de toile et je n’ai pas ressenti de froid particulier. Pourtant, je suis extrêmement frileux.

La seconde couche sert à isoler le corps du froid. Ce sont les vêtements les plus épais avec des tissus à faibles densités pour garder la chaleur dans l’air emprisonné. Les polaires sont les plus indiqués pour cette couche. Les pulls ne sont pas mal mais ils sont généralement plus encombrants dans le sac à dos. Certaines marques vendent des pulls en laine très fins. Pour les jambes, un pantalon épais et coupe vent type pantalon de ski n’est pas mal. Les jeans ne sont pas vraiment adaptés, trop lourd et pas assez isolant. De plus, ça sèche très très lentement. Les marques proposant ce type de vêtements sont les mêmes que pour la 1ère couche.

La troisième couche protège du vent et de la pluie. On a le choix entre une veste type softshell ou type hardshell. Cela dépend de quoi on veut se protéger en priorité. En gros, le softshell  est très respirant et protège très bien du froid. En revanche, la grosse pluie type orage et le vent ne sont pas son point fort. Le hardshell est l’inverse : on transpire plus dedans, il protège faiblement du froid mais il est extrêmement efficace contre la pluie et le vent. Les fabricants ont fait d’énormes progrès tout de même et ce schéma binaire est toujours d’actualité mais de moins en moins marqué. J’ai opté pour un softshell, partant du principe que s’il pleut comme à la mousson ou qu’il y a du vent à faire voler les voitures, je resterai sagement à l’intérieur des bâtiments.

La technique des trois couches est assez efficace. Mais si comme moi, tu es très frileux, ce n’est pas suffisant et tu passes à l’échelle supérieure : la technique de l’oignon. On prend les trois couches comme base mais on en rajoute à la seconde couche. Je suis donc passé à quatre couches pour le haut : T-shirt en laine mérinos, polaire, doudoune et veste softshell et trois couches pour le bas : collant en mérinos, pantalon polaire et pantalon de trek. Les pantalons de ski sont beaucoup trop encombrants. J’ai essayé plusieurs systèmes alternatifs plus léger, sans grand succès. J’ai même testé un collant en laine 50 Denier de chez DIM en 1ère couche mais ce ne fut pas très efficace. Certaines femmes portant ça en plein hiver en mini jupe, je m’étais dis que ça devait tenir chaud. Et bien non, ce fut un échec : j’avais froid (je ne portais pas que ça non plus, hein. J’avais un pantalon par dessus), ça me démangeait (contrairement au mérinos) et ça serrait beaucoup trop l’entrejambe (bon ça, j’aurais pu m’en douter). Au final, un jogging en polaire faisait très bien le travail de 2nde couche.

Un truc en plus à ne pas négliger, la tête et les mains : bonnet + capuche pour la tête, double gants minimum pour les mains (j’ai opté pour un système 1ère couche gant de soie, 2nd couche gant de ski) et doubles chaussettes pour les pieds : 1ère couche relativement fine en laine mérinos  et 2nde couche épaisse en laine classique. Pour le bonnet, j’en avais un en laine bien épais mais une erreur dans mon programme de lavage l’avait passablement rétréci… Heureusement, j’en avais un autre en rab. Pour les chaussures, j’en ai pris une paire de type trail taille basse en Goretex. A -5°C, ces chaussures + grosses chaussettes étaient largement suffisantes. Mais à -20°C… J’ai attendu sur place pour acheter si nécessaire une paire de chaussures plus adaptées. Deux raisons : 1) les locaux sont habitués à ces températures, leurs chaussures sont donc plus adaptées que n’importe quelles autres que j’aurai pu trouver en France et probablement moins chères. 2) Des grosses chaussures adaptées pour la Sibérie ne le sont pas du tout pour la France ce qui impliquait de partir avec ces dernières dans le sac à dos. Donc avec cette solution, je gagnais de la place et du poids.

Dans mes recherches de vêtements techniques, j’ai découvert une marque relativement inconnue : Cimalp. C’est une boîte basée dans la Drôme, spécialisée en vêtements techniques pour la montagne. Leur prix n’est pas excessif par rapport aux autres marques et la qualité tient la route. J’y ai acheté ma veste softshell (chaude, résiste très bien à un vent de plus de 100 km/h – testé personnellement sur autoroute –  et à la pluie légère. Mais en cas de gros orage, l’eau s’infiltre à travers les coutures…) et un polaire très fin, très léger. C’est le plus léger des polaires que je possède mais le plus chaud. Il sèche très rapidement aussi, en 2 – 3 h. J’ai également découvert un site de vente privée, privatesportshop.com qui est spécialisé pour tout ce qui concerne les sports (comme le nom l’indique). Cela va  des vêtements techniques aux équipements sportifs en passant par les piles, le matériel de camping ou les sacs de voyage. En cherchant bien, on peut tomber sur des offres intéressantes. J’y ai acheté la doudoune, les chaussures et les chaussettes en laine merinos (et des piles aussi mais c’est une autre histoire).

Au bilan, voici la liste des vêtements, avec ceux que je possédais déjà indiqué à 0 €. ( au final, j’ai du quasiment tout acheter).

Total poids : 4616 g

Total dépense : 455,30 €

Tu peux voir dans le tableau que j’ai pris des claquettes. A priori, à part sur les plages sous les tropiques, ce n’est pas très utile. Surtout en plein hiver en Sibérie. En fait, c’est au contraire beaucoup plus utile dans ce cas. Dehors, il y a de la neige que l’on piétine et qui devient une grosse bouillasse infâme. Les gens n’étant pas plus dégueulasses qu’ailleurs, à l’intérieur des maisons ou dans les trains, on est prié d’enlever ses chaussures et de mettre des chaussons. Donc claquettes. C’est léger et polyvalent. Elles sont aussi pratiques pour utiliser les douches dans certaines auberges de jeunesse.  J’en ai pris des prévues pour les bords de piscines donc pas de problème sous la douche et elles sèchent très rapidement. J’en avais déjà des plus légères (140 g la paire)  mais elles mettaient plus de 12 heures à sécher complètement, ce qui n’était pas gérable.

Le tour du cou est un élément très pratique. Beaucoup plus que l’écharpe. En polaire et léger, il peut également servir de masque pour protéger le visage.  Avec ça et le bonnet, je pouvais faire en sorte que seul mes  yeux ne soient pas couverts.

Pour tourner avec si peu de vêtements, il a fallu évidemment deux choses : accepter d’être tout le temps habillé pareil et faire des lessives quotidiennes. Cela impliquait également d’avoir des vêtements séchant rapidement. J’en parlerai un peu plus dans la partie “hygiène – pharmacie“.

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